Vous laisserez vous tenter par une comédie façon Feydeau avec une pointe de surnaturel inexplicable ?
Si oui, Le coucou est une pièce qui vaut le détour, au Théâtre Edgar, jusqu’au 14 mai 2024.
L’histoire commence aisément comme beaucoup de comédie. Un directeur d’entreprise peu scrupuleux, organise un dîner chez lui avec son comptable pointilleux, homme simple et gentil, afin de le manipuler pour qu’il signe un bilan financier compromettant, à quelques heures d’un conseil d’administration. Ségolène, l’épouse du directeur, est très contrariée d’être la complice de ce dîner de con. Les deux hommes n’ont rien en commun, pourtant depuis une semaine, des collègues les confondent. Et l’impossible arrive, le ciel s’en mêle et gronde au sens propre comme au sens figuré. Là tout commence à se compliquer.
De quiproquos aux inversions de rôle, en passant par des retournements de situation, le destin force les trois personnages à se découvrir et à se faire des confidences.
Cette charmante comédie, sans temps mort, écrite par Matthieu Burnel et Sacha Judaszko, est drôle et originale.
Ces jeunes auteurs, également comédiens et metteurs en scène, ont déjà prêté leurs plumes à de nombreux artistes, tels que Camille Combal, Jean-Luc Lemoine, ou en tant qu’humoriste.
Pour écrire cette comédie, ils ont choisi un thème certes classique, le diner de cons, mais avec un soupçon d’absurde qui fonctionne à merveille.
Le trio de comédiens talentueux interprète avec malice leurs rôles. Et pour ceux qui ont grandi dans les années 90, on retrouve avec plaisir les comédiens de notre enfance.
Ségolène, l’épouse du directeur véreux, est interprétée avec justesse par Emmanuelle Boidron.
C’est son rôle dans la série policière Navarro qui la fait connaître à 10 ans, au côté de Roger Hanin. Après avoir participé pendant plus de cinq années à la célèbre pièce Les Monologues du Vagin, elle a été à l’affiche de plusieurs pièces, comme Bonjour ivresse, Le switch, et dernièrement de Qui va à la chasse perd sa place, une adaptation de Feydeau.
Maxime Depratte est incarné par Gérard Vivès, plein d’énergie. Après ses débuts dans le film Aria de Jean-Luc Godard ou les Nuls l’émission sur Canal+, c’est sa participation dans plusieurs sitcom des années 90 qui lui valut un véritable succès, surtout son rôle de Gérard, professeur de sport efféminé dans la série Les Filles d’a côté, atteignant certains soirs 6 millions de spectateurs.
Enfin, Luq Hamett joue le rôle de Corentin Michelot, le comptable simplet, mais pas tant que ça, avec toujours ses mimiques si connues.
Il a été une grande voix du doublage, entre autres celle de Mozart dans Amadeus, celle de Marty McFly dans la trilogie Retour vers le futur et celle de Roger Rabbit dans Qui veut la peau de Roger Rabbit ?
Dans les années 90, il a animé une émission de cartoons, Hanna Barbera Dingue dong sur France 2. Au cinéma il a joué dans Le placard de Francis Veber.
Il a aussi beaucoup joué, adapté et mis en scène des comédies au Théâtre telle que le Panier de crabes au Théâtre Saint-Georges, La perruche et le poulet de Robert Thomas au Théâtre Déjazet avec Claude Gensac, A vos souhaits au Théâtre du Gymnase avec Bernard Ménez…
Ces trois comédiens extrêmement complices déploient une énergie communicative pour le bonheur des spectateurs.
La mise en scène très bien orchestrée donne du rythme à la pièce pour une soirée délicieusement drôle dans un petit théâtre de Montparnasse, à la programmation très riche.
Auteur : Matthieu Burnel, Sacha Judaszko
Comédiens : Emmanuelle Boidron, Gérard Vivès, Luq Hamett
Mise en scène : Luq Hamett
Olivia Bellin-Zéboulon
Jusqu’au 14 mai 2024 – Horaires différents selon les jours
Théâtre Edgar, 58 boulevard Edgard Quinet, 75014 Paris