Le monde rêvé d’Unica Zürn

Entrez dans un univers reculé, déambulez dans un musée sous terre, aux murs de pierres et au plafond vouté. C’est au MAHHSA que sont exposées les œuvres d’Unica Zürn, artiste allemande  se plaçant entre le surréalisme et l’art brut, et dont le travail a profondément marqué la deuxième moitié du XXème siècle.

Des dizaines de dessins et de travaux provenant de collections privées sont exposés pour une rétrospective de l’artiste, de quoi nous faire découvrir son travail et son univers créatif.

  • Une artiste qui s’ancre dans le surréalisme.

La première salle de l’exposition nous introduit auprès du travail de l’artiste qui est caractérisé par un monde peuplé de créatures plus fantastiques les unes que les autres.

Des dessins à l’encre, des collages, de la gravure et de la gouache, le travail d’Unica Zürn accorde une grande importance à la ligne et au texte.

Des photos accompagnent les dessins, on l’aperçoit en compagnie d’artistes tel que Max Ernst avec qui elle a travaillé, on remarque des portraits d’elle effectués par Man Ray.

Elle a inspiré de nombreux écrits, notamment avec ses anagrammes et ses poèmes (Oracles et Spectacles et L’Homme Jasmin). Ses dessins sont presque toujours construits comme des cadavres exquis, ils semblent être effectués d’un trait et sont pour la plupart sans titre.

  • Un imaginaire débordant, un destin tragique.

La seconde salle nous donne d’avantage à voir l’importance de l’imaginaire dans le travail d’Unica Zürn. Ses dessins semblent devenir de véritables contes peuplés d’animaux extraordinaires, de grands espaces et de châteaux. Des mots et des poèmes accompagnent ses créations, on observe un véritable foisonnement coloré.

Pourtant, on voit s’exprimer dans toute son oeuvre un esprit torturé, une histoire tragique. Elle fut en effet internée à plusieurs reprises, oscillant entre schizophrénie et création frénétique.

Plus tard, son travail dévie même vers l’abstraction colorée.

Cette exposition nous immerge dans un monde inconnu et nous invite à le découvrir, à tenter de comprendre une artiste singulière et intrigante.

Rébecca Girerd

Du 31 janvier au 31 mai 2020 (musée ouvert de 14h à 19h)

MAHHSA (Musée d’Art et d’Histoire de l’hôpital Saint-Anne)

1 rue Cabanis, 75014, Paris