Le traité d’art équestre de Xénophon : Modernité ou altérité ?

Pascal Buléon, directeur de l’Université-MRSH de Caen, et toute l’équipe de la Bibliothèque mondiale du cheval ont organisé, avec le soutien de la Fédération Française d’Equitation et de la Maison Hermès, le 4 décembre 2019 à Paris, un colloque concernant l’œuvre de Xénophon telle qu’étudiée et commentée par Alexandre Blaineau, dans l’ouvrage Xénophon, L’intégrale de l’œuvre équestre (Actes Sud, 2011).

Ce très intéressant colloque s’est déroulé à la Maison Hermès, 24 Faubourg Saint Honoré, et a été suivi d’une magnifique visite de la collection privée initiée par Emile-Maurice Hermès, ainsi que des ateliers.

Xénophon (environ 428 – environ 355 av. J.-C.) est essentiellement connu pour Les Helléniques, qui racontent l’histoire du monde grec dans la première moitié du IVe siècle av. J.-C., ou encore Les Mémorables, qui rapporte les enseignements de son ancien maître Socrate.

Mais il est également considéré comme l’auteur de l’un des premiers traités équestres du monde occidental De L’Art Équestre et d’un traité de commandement de la cavalerie :L’Hipparque, dans lequel il conseille d’utiliser souvent la ruse dans les combats.

Ce sont ces deux traités inestimables, qu’Alexandre Blaineau a commenté dans son ouvrage paru en 2011, mis en valeur par la belle traduction de l’helléniste Paul-Louis Courier (1772-1825).

En effet, l’Athénien, cavalier de son état, a parcouru l’Empire perse lors de l’expédition des Dix Mille – nom donné aux soldats grecs mercenaires enrôlés par Cyrus le Jeune pour renverser du trône son frère aîné, le souverain achéménide Artaxerxès II. Il a aussi combattu auprès des Spartiates ayant renié quelque temps sa cité d’origine et a donc acquis au travers de ses chevauchées une expérience équestre transmise par écrit dans un souci didactique. De l’Art équestre, est ainsi souvent considéré d’une modernité qui mérite d’être connue des cavaliers d’aujourd’hui.

Pour en témoigner Alexandre Blaineau qui a dirigé le colloque, a fait intervenir sous des angles différents, Jérémy Clément (Helléniste), Jean-Pierre Tuloup (Écuyer), François Vallat (Vétérinaire) et Jean-Louis Gouraud (Éditeur et Écrivain).

Tous ont mis en avant la modernité des conseils de Xénophon contenu dans son traité.

Conseils que l’on utilise encore aujourd’hui comme par exemple en ce qui concerne la mise en selle du cavalier, la préparation au galop, le dressage des jeunes chevaux.

C’est dans un souci de transmission des connaissances que la Bibliothèque mondiale du cheval et La Fédération Française d’Équitation (FFE) ont souhaité diffuser au plus grand nombre l’intégralité du colloque qui s’est adressé principalement, aux universitaires, historiens, chercheurs, étudiants et journalistes.

Par ailleurs, en ces premiers mois de mise en route de la Bibliothèque Mondiale du Cheval, L’intégrale de l’œuvre équestre, commentée par Alexandre Blaineau, prend sa place parmi les ouvrages répertoriés par la bibliothèque.

Cela prend son sens notamment en raison du fait que le traité de Xénophon est le premier livre d’art équestre qui nous soit parvenu complet, et qui traite de l’ensemble des questions relatives à l’équitation.

Il a donc une place particulière dans la bibliothèque car il constitue l’un des premiers maillons d’une longue chaîne de savoirs concernant le cheval qui nous ont été transmis depuis des siècles.

L’ambition de la Bibliothèque Mondiale du Cheval est de dénicher, de recenser, et de répertorier tous ces ouvrages de savoirs, qu’ils se trouvent dans les bibliothèques publiques ou privées, afin de constituer la première bibliothèque virtuelle mondiale des bibliothèques qui sont consacrées au cheval.

Olivia Bellin-Zéboulon

L’intégrale de l’œuvre équestre de Xénophon parAlexandre Blaineau

Editions ACTES SUD : Arts équestres