Pour la réouverture du musée Cognacq-Jay, la surprise et l’audace sont de retour, avec une exposition haute en couleur et en qualité, où la femme est au centre de tous les désirs et transcende l’image de la vie libertine du XVIIIème siècle.
De Fragonard à Greuze en passant par Boucher, tous ces artistes ont contribué au développement de l’art érotique du XVIIIème siècle dont la plupart des œuvres ont été cachées ou restées dans des collections privées, exhaussant en parallèle les lieux libertins de Paris.
De l’objet du désir au machisme assumé (voir le tableau de Fragonard « le peintre et son modèle »), et jusqu’à l’entrelacs des corps en passant par les caresses et baisers et des nus « offerts » en jambes « deçà, delà » tout est concentré sur les modèles « désirés » jusqu’aux amours des « Dieux » où la mythologie est une excuse transparente à des scènes des plus scabreuses.
Plus nous avançons dans cette exposition, plus « l’interdit » nous est dévoilé, jusqu’à l’apothéose regroupée dans une petite pièce où sont réunis les œuvres les plus extrêmes de l’érotisme, représentée par des mini estampes, dessins, et peintures que l’on s’échangeait sous le manteau et dans les alcôves discrètes.
La symbolique des thèmes ainsi que les objets proposés sur les scènes peintes, nous plonge dans une méditation et une réflexion sur tous les motifs qui, à l’époque, réveillaient sans vergogne les désirs érotiques… ce qui en comparaison à aujourd’hui peut prêter à sourire, quoi que …
Un très beau voyage dans un siècle qui profitera de cette liberté « Mondaine » jusqu’à la révolution Française, celle-ci stoppera nette cette « décadence aristocratique » selon Robespierre, Pour un siècle plus tard en recréer une autre sur le romantisme érotique.
Pascal Naulet
Exposition du 19 mai au 18 juillet 2021
Musée Cognacq-Jay, 8 rue Elzévir, 75003 Paris
Du mardi au dimanche de 10 h à 18 h