Sous la magnifique charpente de la galerie Capazza à Nançay, des étranges personnages se sont installés sur les tomettes vernissées.
Comme figés dans un espace-temps parallèle, hommes, femmes, enfants, chiens, chats et poules, ont le regard fixé vers un « quelque chose », un « ailleurs » que nous ne voyons pas…
Les sculptures en terre de Fanny Ferré nous interpellent. Le nom de cette série ? Apparitions. L’artiste l’explique – après le décès de son compagnon en 2019 :
« Depuis 3 ans, je n’arrivais plus à bosser, ça ne tenait plus debout. Je n’avais plus de sujet. Je n’y croyais plus, quoi. J’avais l’impression que j’avais tout fait.
Là, c’est reparti depuis six mois, il a fallu quelque chose d’extérieur. Pour moi, ce qui est arrivé, c’est une apparition.
Ce sont tous mes personnages que j’ai déjà faits, mais avec un élément extérieur qui vient les déranger, les bousculer dans leur vie quotidienne.
C’est sur ce thème-là que j’ai pu redémarrer. J’ai l’impression de revivre, d’avoir ouvert une nouvelle porte. »
Apparitions ?
Sont-ce ces personnages eux-mêmes ou ce qu’ils aperçoivent dans l’au-delà ?
Nous errons parmi eux tels des voyeurs de ces scènes emplies d’humanité – même les animaux portent ce regard – tous unis à un instant T. Des scènes silencieuses dont pourtant un dialogue se construit avec nous et se laissent écouter.
L’impression est d’autant plus forte que la plupart des personnages sont à notre taille et nous offre un reflet de nous-même, de notre condition – passée, présente et à venir – Une vison intemporelle, comme celle des âmes qui nous guident ou que nous deviendrons un jour.
Fanny Ferré est né le 6 juin 1963 à Evreux (Normandie). Elle découvre la céramique avec son père à l’âge de 9 ans.
A quinze ans elle décide de consacrer une année entière au modelage. De 1980 à 1983, elle étudie à l’Ecole des Beaux-Arts d’Angers puis rejoint l’atelier de sculpture de Georges Jeanclos à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris.
Après un stage à l’atelier expérimental de la manufacture de Sèvres (1984 – 1985), elle intègre le cours de taille directe de Jean Cardot à Paris.
Lauréate de la Fondation Bleustein-Blanchet pour la vocation, sa première exposition personnelle date de 1985.
« Très jeune, j’avais un seul plaisir : être chez moi pour créer des séries de petits personnages en terre. J’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’ont soutenue. Ils ont pris des photos des premières sculptures pour confectionner des albums. Cette attention m’a encouragée... »
A découvrir aussi à la galerie :
Les sculptures de Julien Allègre dans les jardins
Les tableaux de Philippe Charpentier dans l’espace multiculturel
Jusqu’au 17 septembre 2023 (19 novembre pour les sculptures de Julien Allègre)
Galerie Capazza, 1 rue des Faubourgs, 18330 Nançay
Ouvert samedis, dimanches et jours fériés de 10 h à 12 h 30 et de 14 h 30 à 19 h
Nouveauté :
A partir du dimanche 27 août, et ce, une fois par cycle d’exposition pour les personnes qui souhaiteraient venir en train, la galerie Capazza met en place une navette gratuite à la gare de Vierzon : départ 14h15 – arrivée à la galerie 14h40 – départ de la galerie 17h35 – arrivée 18h
Sur réservation uniquement : 02.48.51.80.22 ou contact@galerie-capazza.com
https://www.galerie-capazza.com/fr/
photos : Véronique Spahis