Les Beatles à Paris

Trois millions de disques vendus, des concerts sold-out, des fans hystériques : en ce début d’année 1964, la Beatlemania fait rage en Angleterre.

Pendant trois semaines, le groupe part faire toute une série de concerts en France, à l’Olympia. Jamais ils ne joueront aussi longtemps au même endroit.

Les journalistes britanniques témoignent d’une Beatlemania française foudroyante, et du bonheur d’un groupe insouciant, soudé et créatif. Mais la réalité est toute autre…

Située entre la reconnaissance absolue obtenue par le groupe en Angleterre et la conquête-éclair des États-Unis, qu’ils vont mettre à genoux, cette parenthèse parisienne est à part dans la grande aventure des Beatles.

« Les Beatles à Paris » est un one-shot qui célèbre le 60ème anniversaire de la venue des Beatles à l’Olympia.

Cette BD revient sur les trois semaines incroyables de concerts des Beatles dans la mythique salle de l’Olympia. Ce sont ces trois semaines qui vont changer le succès grandissant des Beatles en succès planétaire.

Avant même leur ascension fulgurante outre-Manche, leur agent artistique, Brian Epstein, signe un contrat pour une série de dates à l’Olympia à Paris, afin de faire connaître les Beatles en dehors du Royaume-Uni.

Les Fab Four débarquent donc à Paris en janvier 1964, avec leur nonchalance et l’envie de rencontrer Brigitte Bardot. Malgré les deux concerts de trente minutes chacun, chaque soir, dans leur esprit il s’agit avant tout de vacances et se rappellent un premier séjour, bien plus simple et discret, que John et Paul avaient fait dans la capitale quelques années auparavant.

Le sujet semble passionnant, et il l’est surement pour les inconditionnels des Fab Four, car la trame étant assez mince, le scénario doit s’étoffer de flash-back un peu brouillon qui perdent vite le lecteur non passionné des Beatles.

Les auteurs, Philippe et Vassilissa Thirault, étant des grands admirateurs des Beatles, ont parfaitement bien documenté leur roman graphique.

Le scénario est enrichi d’anecdotes très peu connues qui découle un beau travail de recherche des scénaristes.

Le lecteur y apprend ainsi l’arrivée in extremis de Ringo Starr à leur premier concert à L’Olympia, conduit par un chauffeur de rallye, ou encore la panne d’inspiration de Paul, le déroulé de la séance photo dans leur chambre du George V avec l’amusante bataille d’oreillers alors qu’ils sont en pyjama.

On y apprend que c’est dans cette chambre d’hôtel qu’ils découvrent qu’après ces concerts parisiens, ils deviennent numéro un pour la première fois aux Etats-Unis avec leur chanson I want to hold your hand.

On y découvre également leur enregistrement dans les studios Pathé Marconi à Boulogne de deux versions en allemand de leurs tubes She loves you et I want to hold your hand, ainsi que la partie instrumentale d’une nouvelle chanson Can’t buy me love.

Le scénario est également enrichi par la restitution de l’ambiance générale des musiciens de l’époque. On y croise Johnny Halliday, Sylvie Vartan, Trini Lopez.

Christopher, également grand fan des Beatles, est un dessinateur reconnu qui a déjà travaillé sur d’autres groupes mythiques.

Son dessin retranscrit l’esprit des années 60 en s’inspirant clairement des archives visuelles pour reproduire de nombreuses poses ou scènes bien connues.

Il maîtrise la ligne claire, sans s’embarrasser de détail et propose un ou deux découpages pour donner de l’énergie au récit.

C’est la première fois que Vassilissa Thirault travaille avec son père en tant que scénariste.

Ces deux passionnés des Beatles offrent aux initiés un récit qui les passionnera, pour les autres lecteurs, il s’agira plus de lire une histoire un peu décousue parfois mais pleine du charme de l’amitié qui unissait les Fab Four.

Olivia Bellin-Zéboulon

Les Beatles à Paris de Philippe et Vassilissa Thirault, Christopher pour les dessins et mise en couleurs par Degreff

Editions Robinson, 80 pages, 19,99 €