Les choses, une histoire de la nature morte

La représentation des choses, dont on retrouve des témoignages dès la Préhistoire, offre une formidable plongée dans l’histoire. Les artistes ont, en effet, été les premiers à prendre les choses au sérieux. Ils ont reconnu leur présence, les ont rendues vivantes et intéressantes en exaltant leur forme, leur signification, leur pouvoir, leur charme, ont saisi leur faculté à donner forme à nos peurs, à nos croyances, à nos doutes, à nos rêves, à nos désirs, à nos folies.

L’exposition, Les choses, une histoire de la nature morte, réunit près de 170 œuvres, prêtées par plus de 70 institutions et collections privées. Dans une promenade en quinze séquences chronologiques et thématiques, les œuvres, représentant tous les médias (de la peinture à la vidéo, en passant par la sculpture, la photographie et le cinéma), dialoguent entre elles, au-delà du temps et de la géographie, jusqu’à l’époque contemporaine.

Elle revisite le genre de la nature morte, dans la perspective de cet éternel dialogue entre les artistes du passé et ceux du présent. À la faveur de l’attachement que nous leur portons, c’est aussi notre relation avec les biens matériels qui est racontée. Des haches préhistoriques au ready-made de Duchamp en passant par Chardin et Manet, toute l’histoire de l’art est revisitée.

“Objets inanimés, avez-vous donc une âme qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ?” Alphonse de Lamartine

Les artistes ont été les premiers à prendre les choses au sérieux. Ils ont reconnu leur présence, leur existence. Ils les ont rendues vivantes et intéressantes en exaltant leur forme, leur signification, leur pouvoir, leur charme. Ces choses nous font ainsi réfléchir à l’état de notre monde où tout se tient : objets, animaux et humains.

Sous la Pyramide, et visible de l’extérieur, une œuvre monumentale de l’artiste camerounais Barthélémy Toguo, Le Pilier des migrants disparus, se déploie, comme un prélude à l’exposition.

Conçue par Laurence Bertrand Dorléac, cette exposition d’auteure propose une vision nouvelle de ce genre longtemps considéré comme mineur et dont l’intitulé français, né tardivement au XVIIe siècle, n’a jamais satisfait personne. L’expression « nature morte » rend mal compte d’un genre très vivant, qui est, au fond, un agencement de choses en un certain ordre assemblées par l’artiste.

Du mercredi 12 octobre 2022 au lundi 23 janvier 2023

Musée du Louvre, Pyramide du Louvre, 75001 Paris

ouvert tous les jours de 9 h à 18 h, sauf les mardis, le 1er janvier, le 1er mai et le 25 décembre. Nocturne jusqu’à 21 h 45 le vendredi.

https://www.louvre.fr/

photos : Véronique Spahis