Les enfants c’est moi est un conte initiatique racontant l’expérience d’une femme clown devenant mère pour la première fois, devant faire face à certaines désillusions de la réalité. Joyeux et décalé, l’univers d’Amélie Roman, comédienne-marionnettiste, nous fait voyager, rythmé par la musique de Tim Fromont Placenti.
Dans un décor ludique et féérique qui nous replonge dans les rêveries de notre enfance, nous sommes amenés à nous questionner autour de la relation enfant-adulte, qui n’est pas si évidente au quotidien. Avec une grande habilité, Marie Levavasseur parvient à jongler entre le fantasme et la réalité, traduisant notamment les contradictions de grande personne, grâce à la mise en lumière du point de vue des enfants. Cette réalité de l’enfant est d’autant mieux traduite qu’elle a choisi d’intégrer des enfants dans son processus de création, afin de s’imprégner au mieux de leurs paroles.
Le choix d’une femme clown dans le rôle de la mère n’est pas anodin. Relié directement à l’enfance, le clown en possède la même liberté mais également la même fragilité, nous renvoyant à nos propres contradictions. Son association avec les marionnettes créées par Julien Aillet accentue ce sentiment, celles-ci exprimant la parole des enfants. Dans leur apparence aussi, elles demeurent fantasques, mi-animaux mi-pantins, en lien avec le monde du clown.
De ce thème de l’enfance, est extraite la question symbolique de l’abandon. Placée au sein d’un conte onirique, l’appréciation est laissée au spectateur de la véracité des actions de cette mère-clown. Ce qui importe le plus, c’est le message qui ressort de nos rêveries, face à ce sentiment d’abandon : prendre conscience de l’importance de s’assumer et de se détacher, afin de se construire en tant qu’individu à part entière. Cette réflexion est accompagnée par la musique, qui tient un « rôle » dans le spectacle, et dans ce processus de construction de l’enfant, entre doutes et idéaux.
Finalement, bien que chacun rêve d’être une bonne mère ou un bon père, il est important d’accepter ses failles, et comprendre qu’élever un enfant, c’est grandir ensemble. Une belle leçon, à ne pas manquer !
Un atelier sera également proposé aux parents et enfants par la compagnie Tourneboulé, le dimanche 20 décembre de 10h à 12h, animé par Amélie Roman, pour leur permettre de jouer, interpréter, inventer, en traversant les thématiques du spectacle tout en s’initiant à la vie en famille.
Julie Goy
Les enfants c’est moi
Marie Levavasseur / Compagnie Tourneboulé ; Collaboration artistique de Gaëlle Moquay. Avec Amélie Roman et Tim Fromont Placenti
Du 17 décembre 2020 au 3 janvier 2021
Théâtre Paris-Villette, 211 avenue Jean Jaurès 75019 Paris
Tarifs 16 € / 12 € / 10 € (voir conditions)
Billetterie par téléphone : 0140037223 / en ligne : theatre-paris-villette.fr