Malick Sidibé -Mali Twist
Témoignage de la jeunesse malienne
Malick Sidibé (1935-2016), était le témoin de la jeunesse dans son pays. Dans les années 60, il était le plus jeune photographe à immortaliser les séquences dans les clubs de danse malienne. Selon lui, l’arrivée du twist et du rock n’ roll a permis aux jeunes de se rapprocher, de se « coller » littéralement chose impossible dans les danses traditionnelles.
Malheureusement, la dictature de Moussa Traoré a fait fermer les clubs. Se consacrant exclusivement aux portraits en 1976, il photographie plusieurs modèles dans son studio à Bamako crée en 1962. Ses deux devises : photographie le noir et blanc et que « le client doit oublier l’appareil photo et le photographe doit se faire oublier ». Selon lui, seul l’œuvre était important et avait une entité propre. Ces portraits sont avant naturalistes. L’artiste avait pour but de représenter avec une réalité brute ses contemporains. Cependant, il essayait de rendre visible la beauté de chacun preuve d’un optimisme envers le genre humain.
En 1998, il devient extrêmement connu grâce aux expositions monographiques organisées dans le monde entier. Il sera récompensé par un Lion à la Biennale d’art contemporain à Venise pour sa carrière. Il s’éteint à l’âge de 80 ans. Ce fils de fermiers est devenu l’un des photographes africains les plus importants du XX ème siècle.
L’Exposition, un bel hommage au photographe
Après avoir exposé ces œuvres en 1995, la Fondation Cartier expose l’intégralité des œuvres de Sadibé dont des inédits. L’exposition se compose d’une partie portrait et d’une partie reporter. La fondation a eu la brillante idée de mettre des musiques de cette époque bénie des yéyés. De Jimi Hendrix à Mike Brant, on nous plonge dans une époque révolue mais marquante à savoir la libéralisation des mœurs.
On peut remarquer dans un coin sombre de l’exposition, différentes pochettes dans lesquelles, le photographe archivait ses différentes de soirées, selon la ville, le thème, la date. Sidibé voulait toujours garder en mémoire ces tranches de vie, montrer une décennie pour notre plus grand plaisir.
Jusqu’au 25 février 2018
Fondation Cartier pour l’Art Contemporain,
261 Boulevard Raspail, 75014 Paris
du mardi au dimanche de 11 h à 20 h (mardi jusqu’à 22 h)
Guillaume Argiewicz –étudiant en production audio-visuelle à l’IESA