Margaw, chapitre 9 et dernier

Nouvelle de Nicolas Jolivalt

Chapitre 9.

Je vois un psychiatre. L’âme écarlate. Il prend mon travail comme un poste pour handicapé. Je reste avachi sur le fauteuil, sonné. Au bord du K.O. Ces moments sont violents. Le choc des mots. Inutiles mais efficaces. Je préfère leur silence. Mon corps répond, mes gestes s’agacent. Des marques corporelles apparaissent. Des bleus, des blessures. Œil au beurre noir, des coups de massue. Sur le ring, je prends des coups. Ses maux me cinglent. Je m’échine. Je refuse de me plaindre.

Qui suis-je réellement ? Que fais-je dans le présent ? Mes peurs me répondront. Ou elles me pendront.

Mes proches me pensent trop intelligent. Mais ces ombres me rendent fou et dérangeant. Mes cauchemars et ces cafards ne sont pas le fruit du hasard. Ils vont et viennent dans mon univers. Eveillé ou sombrant dans le sommeil. Mon entourage vit au rythme de mes hurlements. Les anges aiment mes cris en pleine nuit. Dans mon lit, je reste paralysé lorsque je sens mes fantômes m’épier. Ils effleurent mon dos et je me mets à pleurer.

Je suis las de mon mal-être. Je n’y vois aucune issue. A force de prières, je me suis résolu à franchir la barrière. Somnambule sur mon fil, je bascule dans le vide. Pardonnez mon ego.

Perdu dans mes pensées et ces être-là. Je suis fatigué de ces cauchemars. Ces cendres, ces flocons, ces mondes noirs. Cinq heures, les cloches sonnent. Les oiseaux fatigués battent de l’aile dans le matin noir encore. L’orage gronde. Ma fin du monde. Margaw sous les eaux, les ombres veulent ma peau.

Des médicaments à portée de main. Je les avale avec des verres de vin. Au sol, je m’étends. J’attends… « Je file… et tout est bien tranquille… »

Des songes, je sens les anges… mon ciel est bien.

Fin