Margaw, la pièce de théâtre

Margaw, la pièce de théâtre

Vous vous souvenez peut-être de le nouvelle intitulée « Margaw » et signée par un jeune auteur, Nicolas Jolivalt. Nouvelle que notre magazine It Art Mag avait publié l’an dernier sous forme d’épisodes ?

Le texte fait l’objet d’une lecture théâtralisée dans le cadre du Festival Quartier du Livre, par le comédien Adrien Capitaine. David Fargier, l’un de nos rédacteurs, assure production et mise en scène de ce spectacle, accompagné de Fabian Ferrari à la coordination artiste

La pièce :

Qui es-tu, Margaw ? Je t’appelle et tu ne réponds pas. Je te cherche et tu ne me trouves pas. Réalité ou fiction ? Tu as laissé des traces de sang à user tes poings contre le béton sale d’une cave sordide où se noient tous les espoirs, toutes les illusions, tous les rêves d’une vie. Es-tu un rêve ou un cauchemar, Margaw ? Les méandres de la psyché, ses recoins les plus sinistres. On t’a tout fait ou peut-être rien. Tu visites un labyrinthe tortueux, torturé, tourmenté. Tu es un homme, une femme, un enfant. Qu’importe. Tu es un lieu de petite mort, hanté d’ombres amies et de sombres zombies. Ce lieu est gris, noir, rouge parfois. Il dit la peur. Mais il dit l’amour aussi. Avec force et douceur, la douceur d’une âme trainée dans la boue, d’un être piégé dans le malheur. Ni l’exil ni les paradis artificiels n’y pourront rien. La résilience viendra d’ailleurs, d’un autre, de cet autre qui s’est cru anéanti lui aussi, mais ça, c’est une autre histoire.

Nicolas Jolivalt, l’auteur :

Nicolas suit des études de Lettres et Philosophie à la Sorbonne puis débute une carrière en ressources humaines dans le portage salarial. Passionné d’art, il participe régulièrement à des spectacles d’improvisation et autres pièces de théâtre. Il affectionne tout particulièrement les univers de Serge Gainsbourg, Mylène Farmer, Edgar Allan Poe, Emile Zola ou encore Jean Genet et publie en 2016 une première nouvelle intitulée Margaw. L’atmosphère kafkaïenne intrique subtilement onirisme et réalité abrasive dans une prose flirtant avec la poésie et le slam. Au bord du précipice, aux frontières de l’étrange… à deux pas de la lumière aussi.

Adrien Capitaine, l’acteur :

Après des études agricoles puis un passage au Conservatoire de Rennes, Adrien obtient une Licence Arts du spectacle à l’Université Paris 8 et suit les enseignements de l’Ecole Claude Mathieu. Il fait ses preuves comme comédien dans des créations aussi fortes que Notre besoin de consolation est impossible à rassasier de Stig Dagerman, Autour de ma pierre il ne fera pas nuit de Fabrice Melquiot ou Le dernier jour d’un condamné de Victor Hugo. Adrien donne corps à ses envies d’écriture et de mise en scène. Sa première création, La paresse attendra demain, remporte le premier prix des Floréales Théâtrales organisées par le Théâtre de Ménilmontant et sera présentée lors de l’édition 2017 du Festival d’Avignon.

Fabian Ferrari, la coordination artistique :

Après une vingtaine d’années dans la haute finance, Fabian suit les cours de l’Ecole Claude Mathieu et réalise son rêve de devenir comédien. Voix off, publicité, fictions télévisées… son cv artistique s’étoffe rapidement mais les planches font battre son cœur. Nommé aux P’tits Molières 2014 du meilleur comédien dans un second rôle pour la pièce de Fabrice Melquiot, Autour de ma pierre il ne fera pas nuit, Fabian enchaine alors avec un one man show, Si la matière grise était rose, plus personne n’aurait d’idées noires, où il agrège des textes de Pierre Dac, Francis Blanche et Jean Yanne. Il confirme son talent au travers de plusieurs rôles au théâtre, notamment dans Les cahiers secrets d’Anaïs Nin, Sallinger de Bernard-Marie Koltès ou Le dixième homme de Graham Greene.

David Fargier, le metteur en scène :

Après des études de gestion et une carrière dans les ressources humaines, David revient à ses amours adolescentes pour la musique anglo-saxonne et publie en 2005 un premier essai, Après la pluie… The Cure, édité en trois langues puis en 2008 un recueil de traductions en français des chansons écrites par leur leader Robert Smith. Boulimique d’art, il chronique expositions, théâtre, spectacles musicaux et films pour divers webzines culturels. Il écrit quelques textes de chansons pour les groupes Manu et Madison. Après la production et le management des premiers pas de Madison et de Coffees & Cigarettes (un album, un EP, quatre clips) et l’organisation d’une quinzaine de concerts avec près de quarante artistes, David se lance dans l’enregistrement de son premier album, The darkest night of all, alliant reprises et chansons originales ainsi que dans la production et la mise en scène de ce projet théâtral.

Extrait :

« Je songe au sang des anges. Le ciel orange bascule aux couleurs d’ambres, empli de jeux d’ombres et de cendres. A l’hiver, ce monde me hante de flocons ; tandis que la peur s’abandonne, d’une mort lente et mordante, étrangère à l’horizon. Monde d’effroi, monde de neige et de ténèbres, mes peurs surgissent, rugissent à l’unisson. Elles me pénètrent sans raison. Je regarde mon reflet dans une vitrine, cheveux épars, le vent mugit. Mon corps squelettique se fige. Perception de hurlements sur la façade aquatique. Je disparais de la surface bitumée trop souvent piétinée. Les imposantes cloches de la ville sonnent cinq heures et sans un bruit, les oiseaux gris et noirs s’envolent dans l’air du soir. Je rouvre les yeux ; le dernier battement d’ailes disparaît, me laissant seul sur le trottoir sombre. Jeu sombre alors dans un état dépressif. Machinalement je me plante un coup de canif. La saleté du ciel d’un gris-débris plombe l’atmosphère à l’infini. Lèvres vermeille. Mon corps gorgé d’eau tremble et se couvre de spasmes. L’espace autour de moi se disloque. Le canif dans mes entrailles, l’onde de choc, s’incruste dans mon âme. Mes yeux se ferment enfin.« 

dimanche 21 mai 2017 à 17 h

Théâtre de la Contrescarpe
5 rue de Blainville
75005 Paris

www.theatredelacontrescarpe.com

Tarif : 12 € sur https://www.billetreduc.com/evtBook.htm?idevt=182595&dh=2017-05-21+17:00