***** Avec Nos souvenirs, Gus Van Sant déroute son public habituel et surtout les critiques.
Son dernier opus fut conspué au festival de Cannes. Injustice. Tout ce que j’ai pu lire à son sujet constitue en effet les arguments de poids qui doivent vous motiver pour aller voir ce mélo.
Car oui, il s’agit d’un mélo… et alors ? Faut-il se gaufrer en permanence des comédies ineptes, des blockbusters débilitants et des films d’auteurs dépouillés de tout sentiment, de toute spiritualité ? Faut-il s’adonner au bashing systématique d’une réalisation aussi inspirée, patiente dans son déroulé, magnifiquement éthérée dans son image au simple motif que Dieu n’est plus à la mode, que la spiritualité quitte notre quotidien, qu’il n’est plus permis de pleurer ou d’espérer ?
Naomi Watts interprète pourtant à la perfection une femme amère, alcoolique puis tellement malchanceuse quand un second élan de vie se proposait à son couple. Matthew McConoghey se montre tout aussi remarquable que dans « Dallas Buyers Club« .
Un artiste comme Gus Van Sant n’a jamais suivi des chemins tracés d’avance et propose à chacune de ses oeuvres une vision originale et très personnelle des personnages qu’il met en scène, dans des exercices de style (de genre dit-on au cinéma) différents.
Alors si vous vous posez vous aussi des questions sur la persistance de l’amour avant et après la mort, si la synchronicité vous trouble, si le monde des esprits vous interroge à défaut d’y croire aveuglément, ne ratez pas si belle occasion d’alimenter votre réflexion. Vos souvenirs disent peut-être quelque chose d’un futur éternel insoupçonné. Entrevoir cette possibilité ne serait-ce que deux heures durant vous fera un bien fou.
David Fargier aka Vents d’Orage