Le Drawing Lab est un espace d’expérimentations et d’expositions privé de 150 m2 entièrement dédié à la promotion du dessin contemporain. Il a été fondé par Christine Phal en 2017 sur un modèle philanthropique afin de donner l’opportunité aux artistes de faire sortir le dessin de la feuille et d’en explorer toutes les facettes.
Prix Drawing Now 2022
Le Drawing Lab accueille l’exposition de l’artiste lauréat du Prix Drawing Now, remis lors de Drawing Now Art Fair, le salon du dessin contemporain, qui se tiendra cette année au Carreau du temple du 23 au 26 mars 2023.
Depuis 2022, la formule évolue pour donner plus d’envergure et de visibilité à la pratique de l’artiste lauréat et implanter cette récompense comme une bourse d’aide à la création où la sphère Drawing réunit ses forces pour proposer : 5 000 euros de dotation, 10 000 euros d’aide à la production, une exposition au Drawing Lab et l’édition d’un catalogue monographique.
C’est dans ce cadre que l’artiste Karine Rougier est accueillie, pour sa plus grande exposition personnelle à Paris, dans cet espace ouvert tous les jours gratuitement auprès de tous les publics, au niveau -1 du Drawing Hotel.
Karine Rougier est la 11e lauréate du prix Drawing Now Fair en 2022 ( dont le directeur des projets artistiques et coordinateur de l’exposition du prix est Steven Vandeporta)
Pour son exposition personnelle, « Nous qui désirons sans fin », l’artiste a choisi de réunir plusieurs invités et plusieurs supports artistiques.
Vous pourrez ainsi découvrir des dioramas avec des fragments de bois peints trouvés dans la mer, du dessin, de la peinture, des films projetés, des diapositives remaniées, qui forment plusieurs histoires ayant toutes le même lien ; l’attrait ésotérique du jeu de carte.
En 2019, Karine Rougier est invitée à participer à un workshop de miniature indienne à l’Université de Shantiniketan à Calcutta. L’artiste se forme ainsi à l’art des miniatures indiennes.
Dans cette nouvelle exposition, on peut admirer plusieurs de ces miniatures, où l’iconographie mystique se retrouve grâce à des formes mi-animales mi-humaines, inspirées par les enluminures du « Clavis Artis », un manuel d’alchimie de la fin du 17e ou début du 18e.
Ces œuvres à travers une représentation ancestrale se font l’écho du monde d’aujourd’hui en abordant plusieurs thèmes d’actualité, tel qu’un bel hommage à Mahsa Amini, l’urgence climatique, la puissance de la nature et la relation des êtres vivants aux éléments symboliques.
Ses dessins au graphite sur papier, puis ceux aux couleurs de la gouache et de l’acrylique comportent un foisonnement de détails, d’icônes et d’attributs empruntés dans toutes les civilisations du monde.
Cette profusion de détails nous incite à nous en approcher et à en explorer toutes les significations.
On observe que nombre de ces formes mi-humaines mi-animales s’entrelacent, s’enlacent comme pour ne former qu’un. L’artiste aborde ainsi le caractère universel de l’étreinte, de l’allaitement, l’enlacement des corps comme source d’amour et d’énergie personnelle ou collective.
Le titre de l’exposition est emprunté à un essai du même nom de Raoul Vaneigheim, écrivain et philosophe belge aux idées parfois controversées.
« Nous sommes les enfants d’un monde dévasté, qui s’essaient à renaître dans un monde à créer. Apprendre à devenir humain est la seule radicalité » Raoul Vaneigheim.
Ce sont ces mondes que Karine Rougier souhaitait mettre en avant dans son exposition, en utilisant différents supports, et en les entremêlant.
On peut ainsi observer des diapositives sur lesquelles des étudiants des Beaux-Arts de Marseille ont peint en très petit, dans le cadre du groupe de recherche « Raconter des histoires ».
Les deux courts métrages projetés ont été réalisés avec Valérie Pelet, à l’aide de la bourse de production de Mécènes du Sud au Centre de Conservation et de Ressources (CCR) du Mucem à Marseille
Les courts métrages mettent en scène des cartes à jouer et des cartes divinatoires questionnant le rôle du hasard que l’on tente de contrôle par de l’archivage par exemple. Ces actions donnent symboliquement vie aux cartes à jouer des différents siècles, restées soigneusement classées et archivées dans les étagères du CCR de Marseille.
Dans son exposition Karine Rougier a également invité Stephen Ellcock, collectionneur d’images, écrivain et chercheur notamment auteur d’ouvrages dans lesquels l’artiste puise souvent des images.
Mais cette fois-ci c’est Stephen Ellcock qui a choisi des images entrant en dialogue avec les œuvres de Karine Rougier, inversant l’ordre habituel du travail de l’artiste.
Ayant en commun la passion pour la cosmologie, les manuscrits enluminés, l’alchimie, les textes magiques et plus généralement tout ce qui a trait au mystérieux et à l’ésotérique, c’est donc tout naturellement que le dialogue naît entre eux, comme une danse cosmique.
« Nous qui désirons sans fin » est un plongeon dans le dessin, une invitation à jouer, piocher une carte et lire un nouveau monde.
Tous les mercredis et samedis à 15h30, des visites guidées de l’exposition sont proposées.
De plus, dans cet esprit d’ouvrir à tous les publics le Drawing Lab, des visites guidées spéciales sont proposées pour les familles et les groupes scolaires sur réservation.
Autour du thème de l’exposition, plusieurs ateliers de pratique artistique pour les enfants à partir de 6 ans sont proposés tous les mercredis et samedis pendant les vacances d’hiver.
Olivia Bellin-Zéboulon
Du 20 janvier au 31 mars 2023
Drawing Lab, 17 rue de Richelieu, 75001 Paris
Tous les jours de 11h à 19h – Matins réservés aux groupes – Entrée gratuite