Olga Picasso, muse et femme du maître
A l’occasion des 100 ans de leur rencontre, le Musée National Picasso accueille une exposition consacrée à Olga, première femme et muse de Pablo.
Plus qu’un retour sur une histoire d’amour et l’œuvre qu’elle inspira au maître, cette rétrospective des années Olga nous accompagne dans les différentes étapes de la vie du couple.
Dans un premier temps, c’est un Picasso épris et passionné par cette superbe danseuse ukrainienne, fille d’un colonel tsariste et membre des Ballets Russes dirigés par Serge Diaghilev, qui nous est présentée. Leur rencontre à Rome au printemps 1917, est un véritable coup de foudre qui saisit les deux amants d’une passion intense, permettant à Olga, de surmonter son inquiétude à l’égard de sa famille, jetée dans les heures sombres de la Révolution Bolchévik. D’où peut-être l’apparence d’une certaine mélancolie d’Olga, qui ressort des toiles de Pablo, pour qui elle sera le principal modèle de sa période classique.
Le 12 juillet 1918, Olga Khokhlova épouse Pablo Picasso, en l’église orthodoxe de la rue Daru à Paris. Les témoins ne sont autres que Jean Cocteau, Max Jacob et Guillaume Apollinaire, tous trois amis du peintre depuis les années Montparnasse.
De cette union, naîtra Paul, en février 1921, année où débutera une période de bonheurs familiaux, qui inspireront à Picasso de nombreuses scènes de maternité et des portraits du jeune garçon, dont le célèbre Paul en Arlequin (1924), toiles dans lesquelles on perçoit l’intérêt de Pablo pour l’Antiquité et la Renaissance italienne.
En 1927, Picasso fait la rencontre de Marie-Thérèse Walter, alors âgée de 17 ans. Très vite, la jeune femme devient sa maîtresse. C’est à partir de cette période, que la figure d’Olga se transforme dans la peinture de Pablo. Elle y est représentée par des formes molles, presque toujours torturées, à l’image de la crise violente que traverse le couple durant plusieurs années, symbolisée, entre autres toiles, par Le grand nu au fauteuil rouge (1929).
1935 marque un tournant dans la vie de Picasso. En effet, c’est au court de cette année que les époux se séparent définitivement et que Pablo arrête temporairement la peinture. Pour autant, ils ne divorcèrent pas et restèrent mariés jusqu’à la mort d’Olga, vingt ans plus tard, en 1955.
L’intérêt de cette exposition, qui est l’occasion de nous faire découvrir un Picasso intime, peu connu du grand public, réside dans une mise en relation pertinente entre la création et la vie privée du maître, nous permettant ainsi de mieux appréhender une période charnière de l’œuvre de Pablo Picasso. Un pure moment de bonheur esthétique, à ne manquer sous aucun prétexte !
Nicolas Callegari
Jusqu’au 3 septembre 2017
Musée national Picasso
5, rue de Thorigny
75003 Paris