Olivier de Champris : Vivan, Gap
Photographies paréidoliques, et autres pièces du GlobalArting Project
Le Centre culturel Condorcet présente les dernières pièces du GlobalArting Project d’Olivier de Champris : photographies, peintures et dessins, mais aussi, en avant-première, la maquette de l’installation Infinition Water Reuse, Gap. Cette installation impressionnante reconstitue, dans un mouvement perpétuel, le cycle de l’eau. Et cela naturellement, comme dans la nature. Pour l’artiste qui explore la notion d’infini, cette réalisation rejoint l’humanité dans un besoin aussi illimité que l’aspiration universelle à la vie elle-même.
Olivier de Champris où l’œil pris en défaut :
« Olivier de Champris est un artiste qui n’a pas choisi les nouvelles technologies contre les anciens instruments de la peinture ou du dessin. Au contraire. Il continue à dessiner, à peindre, mais complète sa recherche par la photographie, la vidéo, la performance.
Il a toujours aimé le paysage plus que tous les autres genres. C’est une disposition de son esprit. Mais c’est aussi un discours de la méthode. Je me souviens des beaux papiers qu’il avait exécutés pour mon exposition « Lecciones de teneblas » qui a été présentée au musée José Luis Cuevas à Mexico : c’était une série d’œuvres représentant des vedute d’un val avec des arbres. Tous les éléments de la riche végétation étaient rendus par des nuances de gris foncé et de noir. (…) Olivier de Champris avait toutefois entrepris d’introduire une autre dimension dans la perception de ses paysages -, le simulacre. En effet, le registre chromatique changeait complètement la perception que nous pouvions en avoir. Depuis, sa pensée a évolué et il a éprouvé le désir de mettre en scène la relation que l’œil entretient avec la Nature et avec le monde en général. De là ses compositions récentes où il montre un tableau qui, à son tour, est repris sur une toile ou un support plus petit et est parfois encore repris par le moyen de la photographie. Ce qu’il appelé une « mise en abyme » est une leçon d’optique transposée dans le champ de l’expérience esthétique. Le sujet ne cesse de se transformer en fonction des techniques utilisées, traditionnelles ou ultramodernes.
Son aventure donne lieu à une construction en relief qui a quelque chose de dadaïste, mais qui en fait nous place devant une situation embarrassante : il nous oblige à nous demander quelle est la réalité de la perception et, en un second temps, quelle est la vérité de l’œuvre. Ces déplacements incessants de la vision ne sont pas un commentaire sur l’Optique d’Isaac Newton, ni même une confrontation entre peinture et photographie, mais un jeu de dupes, qui est le propre de l’activité artistique. En effet, partant de la notion classique d’ « artifice », il place le spectateur devant une vision dont l’origine n’est plus la réalité représentée mais les différents modes de la représentation. L’œuvre se change alors en une expérience confondante de ce qu’elle met en scène dans le théâtre pluridimensionnel de la pensée. » Gérard-Georges Lemaire
Le GlobalArting Project (Gap) ou L’économie du salut par l’art et la culture technologique :
« Si le thème central du travail d’Olivier de Champris, « l’infini », peut sembler, somme toute, aussi usé que suffisant, c’est au prix d’une observation d’ensemble et d’une réflexion minimale que le spectateur découvre la pertinence propre qu’il recèle. En effet, depuis les années 1990, l’artiste a développé une œuvre riche et variée qui affirme une originalité et une authenticité particulièrement fortes et élaborées.
Pour étayer sa recherche, l’artiste n’hésite pas à aborder l’ensemble des domaines de la pensée, dans la mesure de ses possibilités. A la base d’un tel travail, il ne peut concevoir son rôle que sous le maître-mot de l’humilité. Une performance, ou vidéo-performance, s’en fait l’écho, ainsi que d’autres mediums tels que la poésie et la peinture. Car la nécessité s’impose, à ses yeux, de s’ouvrir à toutes les potentialités de la création humaine, et donc de la créativité artistique et technologique. L’ensemble des médiums artistiques se trouve ainsi convoqué. Des plus traditionnels aux plus avancés, du dessin et la peinture, en passant par l’estampe, la photographie, l’installation, la performance, la vidéo, le numérique, l’internet, jusqu’aux nouvelles technologies appliquées au recyclage écologique de l’eau. Un système totalement novateur qui va permettre à l’humanité de disposer d’une ressource illimitée d’eau potable, et de survivre avec la seule énergie solaire. Le cycle naturel de l’eau enfin reconstitué de façon illimitée et à volonté !
Olivier de Champris nous propose une nouvelle dimension de l’art, non seulement en intégrant au plan la 3ème dimension par ses dessins, peintures, photographies et estampes, dotés d’une « mise en abyme décalée et élévatrice », mais en intégrant par ailleurs la réalisation du principe de l’économie circulaire, à commencer par le recyclage des éléments, en particulier l’eau, la terre et l’air, éléments essentiels à la vie. C’est alors la dimension de l’espace-temps qui émerge dans ce travail. Où l’on voit une parfaite illustration de l’essence même de l’humanité, l’humilité, l’une et l’autre trouvant leur commune racine dans l’humus, la terre originaire. Non sans humour *. » Olivier Dordeit
* Elément essentiel du travail de l’artiste, « l’humour est, dit-il, le fruit de l’humus et de l’amour ». Le titre de l’exposition Vivan, Gap qui se tient au CCCCC de Château-Chinon signe un jeu de mots : ce sont les Cultures vives du GlobalArting Project qu’expose cet été la capitale du Morvan.
Olivier de Champris :
Olivier de Champris vit et travaille à Paris et en Bourgogne. Après une formation artistique (Ensba Paris, Ircam) et économique, il a réalisé, outre de nombreuses expositions de groupe, plus d’une trentaine d’expositions personnelles en France et à l’étranger, principalement en Italie et au Canada.
Formation : Ensba Paris, Ecole Pratique des Hautes-Etudes (IVème section), Ircam, Emn, Dess Paris II.
Prix : Grand Prix International d’Arts Plastiques, Nice, 1991
XXXIè Prix International d’Art Contemporain de Monaco (nominé, exposé) 1997
Salon National des Invalides (biennale), Paris, 1999, 2001, 2003
International Pro-Tour de France HP Vivera, 2005 (photographie)
Biennales et Evènements mondiaux : 52ème Biennale de Venise, Italie, 2007
3rd, 4th and 5th Free International Forums, Bolognano, Pescara, Italie, 2008, 2010, 2015
Biennale Arte e Industria, Labin, Croatie, 2016
Collections publiques (sélection) :
* Musée National, Belgrade, Serbie
* CAAM – Centro de arte contemporanea, Las Palmas, Grande Canarie, Espagne
* Public Museum, Labin, Croatie
* Istituto Nazionale dei Tumori, Milan, Italie
* La Iglesia de Los Angeles, Fundacion Museo del Parque, Argentine
* Collection Durini, Bolognano, Pescara, Italie
* Collection du Lycée Français Bonaparte, Doha, Qatar
* Musée d’Art contemporain, Dunkerque
* Musée du Château, Montbéliard
* Musée National des Invalides, Paris
* Centre International du Vitrail, Chartres
* Ville de Paris
* Ciram, Marine nationale, Paris
* Bibliothèque Nationale de France, cabinet des estampes, Paris
* Bibliothèque Royale de Belgique, cabinet des estampes, Bruxelles
Jusqu’au 26 août 2017
Centre culturel Condorcet
CCCCC
58120 Château-Chinon
(Nièvre – Bourgogne)