***** Citer tel ou tel chef d’œuvre de ce géant de l’ombre qui accompagne ma vie depuis toujours est bien inutile puisqu’il ne réalise que cela ou presque. Personne ne lui arrive à la cheville pour dire le trouble des blessures aux tournants de la vie, la confusion des sens au sortir de l’enfance.
Une fois encore le maître vient nous conter à l’oreille son rapport à l’autre, à la nature aussi, dans une transcendance que l’on ne voit jamais et omniprésente, pourtant. Un plaisir indicible de voir Sandrine Kiberlain dans son plus beau rôle, de retrouver le charme grave et bienveillant de celui que j’adorai aux premiers instants de « Alice et Martin », Alexis Loret, de découvrir deux jeunes comédiens instinctifs, dont l’animalité le dispute aux gestes interrompus.
L’amour, quand on a 17 ans, démange, dérange, violente, intrigue, aspire, déchire. L’amour décuplé jusque dans le moindre regard détourné, le moindre élan.
Téchiné, doux comme la pulpe du doigt frôlant une épaule, puissant comme la vague de l’océan des sentiments à l’aube de la découverte essentielle, la seule par laquelle il vaille d’être submergée.
J’ai 17 ans, quelques gouttes de temps encore.
David Fargier aka Vents d’Orage