Paris 1900. Une ville en émoi.
Dans les rues parisiennes, on s’y promène avec frénésie et intensité. C’est la Belle Époque ! Aussi le début d’une effervescence, de l’attitude et de l’élégance.
Du côté des Arts et de la culture, beaucoup de magnificence. Les yeux sont émerveillés devant l’Exposition universelle. D’ailleurs, on se déplace en masse pour assister à cet événement de la plus haute importance. Sur les bords du Pont Alexandre III, on y croise ces gens d’ici ou de là. Des passants comme ces visiteurs curieux aux apparats de charme et de joliesse.
Un peu plus loin, dans les Halles centrales de Paris, la cadence est autre. Dans un grouillement décadent, la vie se précipite ; des marchands, des mendiants, tout le monde souhaite trouver son compte. Des vivres entassés dans une atmosphère de chaleur, voilà ce qui en est.
Puis surtout, il y a le progrès. Des machines, et ces drôles de personnages qui photographient la vie avec enthousiasme. Parmi eux, les importants Léon & Lévy, le polyvalent et très actif Maurice Louis-Branger, mais aussi le « publiciste scientifique » et documentariste Jacques Boyer ou encore le minutieux reporter Albert Harlingue. La maison Neurdein, quant à elle, s’affiche sur des grands événements, et même à l’international.
Aujourd’hui, leurs travaux sont visibles dans les très beaux lieux de la récente Galerie Roger-Viollet. Alors, peut-être pourriez-vous partir à la découverte de ces fascinantes archives photographiques ?
Ces trésors iconographiques racontent une histoire ou plutôt un moment précis dans l’Histoire en elle-même. Comme des récits enchâssés qui sèment des graines de mémoire, cette soixantaine de clichés illustre la vie quotidienne ; ces élégantes à l’Hippodrome d’Auteuil le dimanche, ces camelots qui investissent les rues pour faire toutes sortes d’expériences ou ces cochers aux grands chevaux qui dévalent les boulevards… Sans oublier l’essor de la ville, les constructions et les banlieues. Au début du siècle, la construction du métropolitain – la ligne Porte d’Orléans à Porte de Clignancourt – des grands travaux qui font impression. Le barrage d’un temps qui nous est presque inconnu à l’heure actuelle.
Sur le fond photographique de la Galerie Roger-Viollet…
Il est clair que ces photographies, aussi sensationnelles qu’elles soient, attirent l’attention. Tout comme on se demande d’où provient cet important fond d’images qui relève de la rareté.
Sur les étagères qui couvrent les murs de la Galerie, des centaines de classeurs d’archives, rangés et triés selon des thématiques et des dates particulières.
En fait, cet espace est avant tout une agence photographique. Créée en 1938 par Hélène Roger-Viollet et Jean Fischer, celle-ci n’a cessé de s’impliquer dans la sauvegarde du patrimoine photographique français et international si important pour comprendre et lire le monde à travers les âges (notamment le XXe siècle). Aujourd’hui, ce sont plus de 6 millions de documents qui ont réussi à être sauvés de l’oubli, de la disparition. Une aubaine puisque ces clichés feront l’objet de futures expositions !
À voir de toute urgence ! Pour un moment de pédagogie autour de la question du photojournalisme, ou même pour la simple fascination.
Irina Bengouirah
Du 1er juillet au 28 août 2021
Galerie Roger-Viollet – 6 rue de Seine, 75006 Paris
Ouvert du mardi au samedi de 14 heures à 19 heures. Gratuit.
Sur place, vous aurez également la possibilité de vous offrir un tirage moderne d’une des photographies exposées, ou même d’une autre provenant de la collection Roger-Viollet.