Picasso. Chefs-d’œuvre !
Quel sens a la notion de chef-d’œuvre pour Pablo Picasso ? L’exposition « Picasso. Chefs-d’oeuvre ! » répond à cette question en réunissant des oeuvres maîtresses, pour certaines présentées à Paris pour la première fois. Grâce à des prêts exceptionnels, des chefs-d’oeuvre du monde entier dialogueront avec ceux du Musée national Picasso-Paris. L’ensemble réuni propose une nouvelle lecture la création picassienne, grâce à une attention particulière portée à la réception critique. Le parcours revient ainsi sur les expositions, les revues et les ouvrages qui ont accompagné chaque oeuvre et qui ont contribué, au fil des années, à forger leur statut de chefs-d’oeuvre. Les archives du Musée national Picasso-Paris occupent une place essentielle dans ce récit.
Le parcours de l’exposition propose différentes haltes qui jalonnent l’immense œuvre de Picasso. Si les titres choisis – un peu simplistes – ne reflètent pas suffisamment le contenu des différentes sections, les œuvres présentées et leur mise en regard nous permettent de retrouver ou découvrir des pièces remarquables.
On y retrouve des Arlequins, des Baigneuses, des femmes à leur toilette, la danse, le faucheur, des objets de la collection Dora Maar, des sculptures, etc….
Picasso. Chefs-d’œuvre !
Derrière ce titre, il y en – en plus des chefs-d’œuvre – le facteur humain et social de l’artiste – ses rencontres avec des artistes, des collectionneurs, ses amis, ses amours…. Et les interactions qui s’en suivent.
Ainsi, pour ces Arlequins, Picasso choisit les traits du peintre espagnol Jacinto Salvadó (1892-1983). D’une oeuvre à l’autre, le modèle conserve son costume et ses poses empreintes d’une même mélancolie. Picasso répète et remanie un même motif, dans un travail sur la série.
Ainsi, pour les Baigneuses, Le 8 février 1937, Malaga, la ville natale de Picasso, est prise par les troupes nationalistes. En l’espace de quelques jours, les 10, 12 et 18 février, Picasso peint trois inquiétantes scènes de plage où dominent de monumentales baigneuses. Il déforme les corps et fait le choix d’une palette minérale. Les paysages sont réduits à quelques traits. Toute l’attention se concentre sur ces figures monstrueuses, nourries par les dialogues que Picasso entretient avec les surréalistes Man Ray, Paul Éluard ou Dora Maar, avec qui il passe les étés 1936-1937.
Et tellement plus que je vous laisse découvrir dans l’exposition.
Jusqu’au 13 janvier 2019
Musée national Picasso-Paris
5 rue de Thorigny,
75003 Paris
Tous les jours (sauf le lundi, le 25 décembre, le 1er janvier et le 1er mai) de 10h30 à18h (9h30 à 18h en période de vacances scolaires et le week-end)
Photos in situ : Véronique Grange-Spahis