Une singularité exceptionnelle.
Le Musée Picasso-Paris, nous présente du 1er octobre 2019 au 23 février 2020, l’exposition « Picasso, Tableaux Magiques ». Cette exposition nous est proposée par Emilie Bouvard, conservatrice du patrimoine au Musée national Picasso-Paris, Marilyn McCully, historienne de l’art et commissaire d’exposition et Michael Raeburn, écrivain, éditeur et commissaire d’exposition. Grâce à ce commissariat, l’ensemble exceptionnel d’une grande partie des œuvres de Picasso, qui sont aujourd’hui dispersées partout dans le monde, pourra être vu du grand public.
A la fin des années 1920 jusqu’au printemps 1930, Picasso a réalisé un nombre incalculable de peinture qui seront nommées par le critique d’art Christian Zervos en 1938 « Tableaux magiques » dans la revue Cahiers d’art. A cette époque s’ouvre un nouveau chapitre dans la création artistique de l’artiste et annonce déjà la naissance de Guernica.
L’exposition s’articule en douze salles, où sont exposées les œuvres de l’artiste de manière chronologique c’est-à-dire de l’été 1926 à mars 1930. Le visiteur passe ainsi par les Tableaux magiques, les Formules Secrètes, les Objets Magiques, les Métamorphoses, les Transmutations puis les Ecrits Magiques, L’Atelier … pour finir avec le Réalisme Mythique. Le parcours de l’exposition aux noms plus qu’énigmatiques nous pousse un peu plus vers cette brume fourmillante de mystère qui grouille autour de Picasso.
Pablo Picasso… peintre réaliste ? Surréaliste ? Cubiste ? Il était un touche à tout, son œuvre précède les courants intellectuels contemporains. Il n’était, ni l’un ni l’autre, il était tout à la fois. C’est exactement ce que nous présente cette exposition. Ainsi, le visiteur peut apercevoir l’évolution, le changement d’idée ou d’intérêt d’une salle à l’autre.
Dans « Objets Magiques », nous nous retrouvons devant l’importante collection d’œuvres extra-occidentales de l’artiste dont le Musée en conserve onze pièces. A l’époque, les objets venus d’Afrique étaient très prisés par les artistes notamment pour nourrir leur cabinet de curiosité. C’était une grande source d’inspiration pour les artistes de l’époque mais surtout pour Picasso. En effet, cet amour des arts dits « Primitifs » n’a pas été qu’une période de sa vie, il a duré toute sa vie ! Son intérêt n’était pas ethnographique, l’intérêt se portait sur la simplification des formes, la verticalité, la question du regard et du sexe … Cette source d’inspiration que nous retrouvons dans toute l’œuvre de Picasso.
Cette exposition nous permet de comprendre l’évolution artistique de Picasso. Le sujet de cette collection était majoritairement des têtes et des figures, auxquelles s’ajoutaient des tableaux d’atelier et des natures mortes. Ainsi, dans la première période, les figures d’hommes sont affublées d’attributs d’Arlequin tandis que les femmes tiennent plus volontiers le rôle de modèle ou de muse. Plus le visiteur avance dans l’exposition, plus il observe les étapes de création de plus en plus radicale et expressive : répétition du motif, contrastes accentués… Picasso pousse à l’extrême cette fameuse simplification des formes que nous avons déjà observée chez lui. Ainsi, en 1928, les corps étaient réduits à de simples signes : lignes parallèles ou courbes verticales pour représenter les cheveux ou encore une hachure pour la bouche… Cette schématisation de la forme peut paraitre être comme un las de l’expressivité humaine, mais bien au contraire. Picasso, ne perd en rien par ces marques rudimentaires, le pouvoir expressif de ses œuvres. En effet, son objectif est de revenir aux fondamentaux. Pas besoin, de fioritures, de multiples détails et j’en passe pour transmettre une émotion à celui qui regardera son œuvre.
Picasso, est un artiste avant-gardiste et pluridisciplinaire. Le parcours artistique de cet artiste est l’un des plus riche de l’histoire de l’art du XXème siècle. D’enfant prodige, à peintre maudit puis à artiste mondain, il est graveur, sculpteur, céramiste…Il collabore à presque tous les grands mouvements de l’époque qui ont formés à crées l’histoire de l’art. Cette exposition qui nous présente une œuvre hétérogène, témoigne de la vitalité d’un touche à tout qui intègre tout ce qu’il aime à son art.
Le Musée Picasso-Paris, a décidé de mettre en place une médiation autour de cette exceptionnelle exposition. En effet, pour permettre l’accessibilité et la compréhension de tous, le musée propose une programmation culturelle qui sera composée de conférences et spectacles ainsi que des visites pour les visiteurs individuels mais également pour les familles et des ateliers dédiés aux enfants de 7 à 11 ans.
Manon Quantin
Du 1er octobre au 23 février 2020
Musée Picasso-Paris
5 Rue de Thorigny, 75003 Paris
Ouvert de 10h30 à 18h, (9h30-18h en période de vacances scolaires et le week-end),
Tous les jours sauf le lundi, le 25 décembre, le 1er janvier et le 1er mai.