Présidentielle, une épreuve d’artiste
Politiques et artistes, une fascination périlleuse
Lors de chaque course à la présidence, les postulants s’entourent de vedettes, espérant ainsi séduire de nouveaux électeurs. Afin, d’étudier l’ambiguïté de ces relations, les réalisateurs, Yves Azéroual et Yves Derai ont réalisé une rétrospective des campagnes présidentielles, couvrant les années 1974 à 2012. Cette enquête a donné lieu, à un documentaire qui sera programmé prochainement sur la chaîne Public Sénat, juste avant l’ouverture des candidatures officielles à l’Élysée. Le timing est parfait !
Le sujet pourrait sembler périlleux, tant le public affiche une lassitude, face aux prévarications de certains de nos élus. Mais les Français seront curieux de ce décryptage du marketing politique. C’est 51 minutes d’images d’archives et des témoignages inédits : Lavilliers, Le Forestier, Weber pour la partie artistes et Lang, Attali, Douste-Blazy, Séguéla pour le côté communication. Ce documentaire met en évidence la fascination du politique envers les stars. En fait de 1974 à 2012, leur implication est allée crescendo. Dans cet exposé, les réalisateurs ont su glisser de nombreuses touches d’humour. Comment ne pas sourire, à la rencontre de Madona et Chirac ou lorsqu’on découvre que lors d’un voyage en Inde, la célébrité de Carla Bruni éclipsait, celle de Sarkozy, pourtant président de la France, à l’époque. Ironique, l’un des intervenants affirme que l’engagement d’un chanteur (identité à découvrir dans le reportage) était plus fiscal que politique. Plus étrange, Le Pen, qui reconnaît n’avoir pas compris cette course aux célébrités alors qu’il pouvait faire état de son amitié avec Delon et Mouloudji. Il était d’ailleurs présent à son enterrement.
Ce film met en évidence les fortes similitudes qui existent entre politiques et artistes. Ainsi, tous les hommes politiques, y compris De Gaulle ont suivi des cours, pour placer leur voix, captiver leur auditoire, asseoir leur présence sur scène, exactement comme les acteurs. À l’instar d’un Johnny Halliday, les hommes politiques sont devenus des bêtes de scènes, effectuant le même marathon que les chanteurs lors de leurs tournées.
Si les motivations des politiques paraissent évidentes, celles des artistes semblent plus absconses hormis l’aspect fiscal pour certains. Pour illustrer ce propos, le témoignage de Bernard Lavilliers sur Faudel, le petit prince du raï. C’est en toute naïveté que le chanteur a répondu aux sirènes de Sarkozy et s’est engagé à ses côtés. Son public ne lui pardonnera jamais et les ventes de ses disques s’effondreront. Ces déboires ont conduit quelques artistes à repenser leur position et au lieu de s’engager pour un homme politique, ils préférèrent s’investir dans une cause.
Pour en savoir un peu plus sur ces amitiés particulières, nous vous conseillons de voir ce documentaire qui sera diffusé pour la première fois, ce samedi 11 mars sur la chaîne de Public Sénat.
Barbara Ates Villaudy
Diffusions sur PUBLIC SÉNAT :
Samedi 11 mars à 22H
Dimanche 12 mars à 9H
Samedi 18 mars à 23H15
Dimanche 19 mars à 10H20 et 18H
Teaser « Présidentielle, une épreuve d’artistes » :
Images tirées du documentaire :