Priscilla Folle du Désert,
Un shoot euphorique et musical
Si l’actualité politique, vous rend triste, vous angoisse, allez voir la comédie musicale « Priscilla Folle du Désert ». Vous ressentirez un vent de légèreté et avec le public, vous vous lèverez de votre siège pour danser sur les tubes des années disco. Ce spectacle est issu du film australien, du même nom sorti en 1994. Il raconte l’histoire d’une drag-queen rattrapée par sa première vie, celle où il a été marié et a eu un enfant. Son ex-femme le convainc de se rendre en Australie pour rencontrer son fils et présenter son show dans le casino qu’elle dirige. Pour ce périple, Dick embarque ses anciens partenaires de revues, Félicia, drag-queen très extravertie et Bernadette, transsexuelle, aux tenues BCBG, désabusée par la vie. Durant leur road-trip, dans un bus rose baptisé « Priscilla », ils vont croiser de nombreux personnages, dont des autochtones du bush australien. Cela donne des scènes très drôles, comme lorsque Bernadette affronte une mégère locale en vidant cul sec des verres d’alcool. Évidemment Bernadette gagne « haut la jambe », c’est le cas de le dire. Dans cette comédie endiablée, les problèmes de la tolérance, de la différence seront abordés. Mention spéciale au tableau présentant, une bande de mâles qui veulent se défouler, car ils n’aiment pas les « pédales », mais qui recevront une trempe virile, de l’imperturbable Bernadette. Cette comédie est positive, vibrante de gaieté, avec une fin où l’amour surmonte tous les obstacles.
Pas évident de retranscrire sur les planches du Casino de Paris, leur épopée, dans l’outback australien. Philippe Hersen, le metteur en scène a réussi le pari, avec un bus qui tourne, s’aménage au fil des tableaux, des divas aux coiffures extravagantes, suspendues en l’air ou encore avec une meneuse de revues qui semble descendre un immense escalier.
Mais l’histoire ne serait rien sans le support d’une bande-son délirante, soit une vingtaine de hits disco (Gloria Gaynor, Madona, Aretha Franklin, Kylie Minogue, Earth, Wind & Fire, Cindy Lauper ou Donna Summer…). Pour danser sur ces mélodies ultras connues, il fallait une compagnie de danseurs prodigieux, l’excellente chorégraphe, Jaclyn Spencer et un look de paillettes. Durant le spectacle, la troupe va endosser à un rythme déchaîné, un total de 300 costumes et 200 perruques. On se demande comment ils réussissent cet exploit. Les tenues sont totalement loufoques, sublimes, extravagantes, à l’image du milieu des drag-queens. Certains rappellent le célèbre corset de Madonna crée par Jean Paul Gauthier, d’autres sont la copie conforme des meneuses de revues, plumes, fanfreluches et strass. Tout est pensé dans le moindre détail, c’est un bravo mérité pour Frédéric Olivier, le costumier et Audrey Borca, la coiffeuse.
Enfin, cette comédie ne pourrait être sans l’excellente prestation de la troupe, pas moins de 25 chanteurs et danseurs.
L’ensemble se révèle une totale réussite, d’ailleurs le public a plébiscité le spectacle et « Priscilla Folle du Désert » joue les prolongations au Casino de Paris.
Barbara Ates Villaudy
« Priscilla Folle du Désert » est joué au Casino de Paris jusqu’au 9 juillet 2017 puis commencera une tournée dans toute la France à partir d’octobre 2017 (Amiens, Epernay, Nantes, Marseille, Lyon, Montpellier, Toulouse, Genève, Strasbourg, Lille…)
Casino de Paris, 16 Rue de Clichy, 75009 Paris
Bernadette est interprétée par David Alexis, Dick par Lauren Ban et Bradley par Jimmy Bourcereau
Crédit photos : Pascal Ito