Le prix Jean-Vigo est une récompense cinématographique française décernée depuis 1951. Il a été créé par Claude Aveline, écrivain né en 1901. Ce prix, en hommage au réalisateur Jean Vigo, est attribué à un réalisateur français qui aura su se distinguer par l’indépendance de son esprit et la qualité de sa réalisation. Comme de coutume, le prix distingue les longs métrages et les courts métrages. Il est généralement remis à de jeunes réalisateurs afin d’encourager les nouvelles recrues du septième art.
Comme chaque année le prix JeanVigo rendait hommage à une personnalité du cinéma. Cette année ce fut José Maria Ribba, membre du comité de sélection du Prix Jean Vigo depuis 2012 et décédé le 2 mai dernier.
Près de 100 films ont été visionnés pour le palmarès de cette édition.
La remise des Prix a eu lieu au Centre Pompidou debut octubre 2020.
Le jury 2020 était composé de : Agathe Bonitzer, Leila Férault, Sophie Fillières, Charlotte Garson, Alain Keit, Jacques Kermabon, Quentin Mével, Nicolas Sand, Marcos Uzal et Gérard Vaugeois. Denis Lavant a eu l’honneur de remettre aux lauréats les Prix.
Parmi les élus on y trouvait : Arnaud et Jean-Marie Larrieu, cinéastes français, qui ont su toucher le jury. Ce dernier s’exprime en disant « Quoique sensible aux espaces, à la nature, à la matière du monde tout autant qu’au trouble des sentiments, le cinéma des frères Larrieu échappe au naturalisme. Aux abords de l’étrange, parfois de l’onirisme, leur mise en scène, tout en ligne claire, apparaît surtout soucieuse de préserver la vibration sensible que la caméra peut enregistrer et le voile de mystère qu’ils ont agencé.». Les prix des longs et courts métrages ont été remis à Sophie Letourneur pour son long métrage Énorme et à Mathilde Profit pour son court métrage Un adieu.
Énorme retrace l’histoire d’un couple d’artistes musiciens, partagé sur l’envie d’avoir un enfant, lui le souhaite et elle ne le conçoit pas. Après plusieurs supercheries incalculables pour que sa femme tombe enceinte, le mari réussi finalement à avoir un enfant d’elle dont il attend la venue avec beaucoup plus d’impatience que sa femme. Pour ce court métrage le jury aa déclaré: “Pour son insolente manière de retourner les clichés et d’inverser les genres, de frotter le burlesque au documentaire, pour sa triviale tendresse et sa revigorante crudité.”. C’est donc pour son originalité que le prix du long métrage a presque fait l’unanimité chez les électeurs.
Un adieu, lui aussi récompensé, est un film mettant en scène une jeune fille qui s’émancipe de ses parents. Une histoire touchante, tournée avec beaucoup de finesse et de fraicheur. Les choses sont représentées telles qu’elles sont et non pas comme elles doivent être. On y trouve les portraits d’une fille timide et soucieuse de voir ce que la vie lui réserve et celui d’un père aimant son enfant et nostalgique de la laisser partir. C’est « pour la sensibilité, le tact, mais aussi un sens aigu de l’espace et du temps, avec lesquels la réalisatrice déploie une équation universelle, ce rite de passage qui voit une jeune fille s’émanciper du cocon familial» que le prix du court mettrage lui est attribué.
Rozalba Palazzi