Quinzième édition du prix littéraire de la Porte Dorée

Le mardi 14 mai 2024 s’est déroulée la quinzième remise du Prix Littéraire de la Porte Dorée, ainsi que la quatrième édition du Prix Bande Dessinée au Palais de la Porte Dorée.

Ouvert par David Sala, lauréat du Prix BD 2023 avec son œuvre Le poids des héros, qui a réalisé une magnifique illustration sous nos yeux avec les couleurs de ses souvenirs. La directrice du Palais de la Porte Dorée, Constance Rivière, nous a préparé quelques mots pour expliquer l’importance pour le musée de faire perdurer ces prix afin de faire coexister le maximum de pratiques culturelles dans un lieu. Ainsi que d’explorer la richesse de sujets que réserve la littérature. Le musée a d’ailleurs exprimé l’envie de créer un prix spécialement pour les jeux vidéo.

Le choix des lauréats des prix est un long processus réalisé par un jury qui cette année comprenait deux lycéennes. Les œuvres étudiées sont sélectionnées en adéquation avec la volonté du Palais de la Porte Dorée. C’est-à-dire que ces livres choisis portent sur les questions de la mémoire, de l’exil, de l’identité ou encore de la migration.

Les lauréats de cette année se rejoignent d’ailleurs sur les mêmes thèmes dans leurs ouvrages, qui sont propres à l’enfance, au territoire, à la langue et à la mémoire. Une écriture qui s’accorde sur des tons communs, touchants, drôles ou bien poétiques.

Annoncé par la présidente du jury Marguerite Abouet, c’est le lauréat du Prix BD qui a été donné en premier. Une sélection de sept bandes dessinées étaient en compétition, dont : Une éducation orientale de Charles Berbérian, Hanbok de Sophie Darcq, Joseph Kessel, l’indomptable de Jonathan Hayoun, Judith-Cohen-Solal et Nicolas Otéro, Replay de Jordan Mechner, Creuser, Voguer de Delphine Panique, Edgar de Mathieu Sapin, et Rosigny Zoo de Chloé Wary.

C’est Charles Berbérian qui remporte le prix pour sa bande dessinée Une éducation orientale (éditions Casterman) pour sa justesse dans ses dessins et son scénario qui raconte une histoire intime culturelle, d’identité et d’amour.

L’auteur-illustrateur avoue être à l’origine contre les prix puisqu’il a lui-même fait partie de jury et qu’il trouve ça cruel de devoir sélectionner une œuvre parmi tant d’autres. S’il a accepté ce prix c’est pour respecter sa famille puisque son livre vient en vrai témoignage de la vie d’une famille qui tente de fuir un pays.

Vient au tour du président du jury du Prix littéraire, Sabyl Ghoussoub, d’annoncer le lauréat parmi une sélection de sept romans : La mémoire délavée de Natacha Appanah, Les silences des pères de Rachid Benzine, Les mangeurs de nuit de Marie Charrel, Tout le monde n’a pas la chance d’aimer la carpe farcie d’Elise Goldberg, La Situation de Karim Miské, Le grand secours de Thomas B. Reverdy et Djinns de Seynabou Sonko.

Enfin, plutôt les lauréats puisque cette année exceptionnellement c’est deux livres qui remportent ce prix, le jury n’arrivant pas à se décider.

En premier, c’est le roman d’Elise Goldberg qui remporte le prix pour son roman Tout le monde n’a pas la chance d’aimer la carpe farcie (éditions Verdier), un livre qui a subi une grande transformation au cours de son écriture suite au décès de son père. Elle lui dédie donc ce prix et ce livre. Au travers des pages, elle décrit sa culture, son pays qui est la Pologne et son identité à travers la cuisine.

Puis, c’est le roman Djinns (éditions Grasset) de Seynabou Sonko qui remporte également le prix. Elle aussi ayant un père défunt l’évoque énormément quant à ce prix, elle dit qu’il aurait compris pourquoi elle méritait ce prix. Pour elle, ce prix est un signe de son père qu’elle est sur la bonne voie. Seynabou Sonko finit son discours par un magnifique chant brésilien.

Cet événement se conclut sur un nouveau chant, celui de Charles Berbérian. Inspiré par la voix de Seynabou Sonko, il livre un hommage à sa mère en chantant une de ses chansons préférées.

Naïs Carst

Palais de la Porte Dorée, 293 avenue Daumesnil, 75012 Paris