Retour du festival Etonnants Voyageurs à Saint Malo

« Le voyage apprend la tolérance. » Ces mots prononcés par Benjamin Disraeli alors premier ministre britannique au soir du XIXème siècle pourraient être le mot d’ordre, le fil conducteur, le slogan même, du festival Etonnants Voyageurs de saint Malo, dont la 32ème édition s’est déroulée lors du week-end de la Pentecôte.

Les organisateurs ont fait cette année un double constat. D’une part, le monde semble parfois s’écrouler, quand s’écroulent les immeubles de Marioupol par exemple, mais aussi du fait de la pandémie qui a paralysé deux années durant l’organisation du festival, ou encore de la « montée des extrêmes », dont ils semblent être effrayés. D’autre part, la littérature, comme découverte d’autres lieux, d’autres mœurs, d’autres cultures, demeurera indépassablement un espace d’évasion, permettant de faire un pas de côté, du côté du rêve, de l’imaginaire ou bien des merveilles redécouvertes du réel.

Les 4, 5 et 6 juin, les organisateurs, et en premier lieu le président d’Etonnants Voyageurs, Jean-Michel Le Boulanger, qui succède au très regretté Michel Le Bris, ont pris les moyens de leurs louables ambitions. Au programme en effet, moultes rencontres, cafés littéraires, projections et même spectacles et expositions, avec des invités de marque : Patrick Chamoiseau et même l’écrivain ukrainien Andreï Kourkov. Et puis, de très nombreux autres artisans de la plume, francophones de tous les pays unis dans un même élan de rencontre, avec les textes mais aussi avec l’Autre, à travers les textes.

Au cours de cet événement littéraire devenu incontournable, pas moins de cinq prix récompensant des œuvres de l’année sont remis aux heureux lauréats. Le prix Joseph Kessel a été remis à Patrick Deville pour son livre Fenua paru aux éditions du Seuil. Un jury de jeunes lecteurs a récompensé Audrée Wilhelmy avec un prix créé par Ouest-France en lien avec le festival, pour Blanc Résine, singulière histoire d’amour. Vénus Khoury-Ghata, autrice libanaise, a quant à elle raflé le prix Ganzo de poésie, pour l’ensemble de son œuvre. Le plus ancien prix consacré à la littérature du rêve, Le grand prix de l’imaginaire, a lui tant de lauréats qu’il sera fastidieux de vous les citer tous ici. Le prix Gens de mer, enfin, a consacré le roman de Paul Lynch, Au-delà de la mer. Ce dernier récompense ceux qui vivent ou rêve en mer, par les mers, de la mer…

Si vous avez manqué l’édition 2022, n’oubliez surtout pas d’embarquer l’année prochaine dans l’aventure d’Etonnants Voyageurs, paquebot merveilleux dont les grands voilent se gonflent de nos rêves et des talents d’auteurs passionnés et passionnants.

François Bouyé

https://www.etonnants-voyageurs.com/