Une revue de concert au Divan du Monde ? plus que cela… Carmen Maria Vega
Y’a des soirs comme ça où tu fondes les plus grands espoirs, espoirs mêlés au doute ou à la crainte. Crainte d’être déçu parce que tu l’avais adorée dans « Garçons II« , surkiffée dans « Mistinguett« . Ok, mais quid de son projet perso ? Des concerts, t’en a fait des centaines. Et t’as vu du lourd, au point d’avoir du mal à établir un top ten. The Cure, David Bowie, Cocteau Twins, Lana Del Rey, Radiohead, Portishead, Asaf Avidan, Etienne Daho, Queens Of The Stone Age, Björk, Arcade Fire, Dolly et quelques autres sans doute t’ont mis sur cul.
Alors tu fais ton malin, l’air assuré d’avoir tour vu, d’être revenu de tout. Et puis tu prends ta claque. Non, pas ta claque. Ton coup de batte de baseball. Un coup d’amour, un coup de chaud, un coup de fièvre, un coup pour toujours. Parce la meuf, croyez-moi, elle envoie du bois.
Théâtrale, piquante, affutée comme un couperet, extatique parfois, gouailleuse et railleuse, électrique et flamboyante, Carmen comme un creuset qui aurait recueilli la meilleure des potions. Magique d’incarner à elle toute seule tant de trucs qui t’ont fait vibrer, qui ton brûler l’âme, le coeur et le corps à n’en plus trouver les mots. Les siens sonnent juste et fort et libre.
Dans l’attitude ou l’intention, la hargne et l’émotion, l’ouragan Vega rase tout sur son passage, magistralement servie par son compagnon de scène et de jeu, le champignon Kim Giani.
Un creuset, vous dis-je, dans lequel aurait pleuré Juliette Gréco, pissé Nina Hagen, rêvé Kiki de Montparnasse. L’expressionnisme allemand, le cabaret, l’électro-rock, de Prohom à Nine Inch Nail, la fougue et la transe de Lady Gaga et Catherine Ringer… y’a un peu de tout ça chez cette nana et bien plus encore. Mais ne pensez pas que ses influences ne sont pas digérées. Carmen livre une oeuvre totale, à faire pâlir d’envie Broadway et la Brixton Academy. Ultra mega tera giga uber Vega. L’album, vite !
David Fargier – Vents d’Orage