Reza d’Alizera Motamedi

La première projection presse du film Reza d’Alireza Motamedi a eu lieu au Club de l’Etoile, un petit cinéma proche de l’Arc de Triomphe. C’est à l’abri de la chaleur de la canicule que nous avons donc pu regarder le premier long métrage du réalisateur.

Pendant 1h34, on suit le quotidien de Reza (Alireza Motamedi), le personnage éponyme, qui attend le retour de Fati (Sahar Dolatshahi), sa femme, alors qu’ils ont divorcé. Selon la loi islamique, les deux ont 3 mois et 10 jours pour annuler le divorce s’ils changent d’avis. Reza attend donc que Fati revienne, mais rencontre Violet (Setareh Pesyani), et les choses ne se déroulent pas comme il s’y attendait. Fati ne semble pas vouloir décider d’un retour définitif, et Reza, écrivain de son temps libre, se réfugie dans le conte d’Ispahan qu’il écrit, sur la fin de vie d’un vieillard.

Durant trois mois, le temps semble suspendu pour Reza. Doit-il attendre Fati ? Ou se rapprocher de Violet ? Reza est un film sur un couple en crise, comme on en voit de plus en plus, mais celui-ci ne montre pas de mauvais sentiments ou de violence. Avec une touche de mélancolie, Alizera Motamedi montre bien deux personnes s’étant aimées puis la fin d’un couple. Comment se reconstruire après avoir passé 9 ans avec la même personne ?

Reza est de plus esthétiquement un très beau film, avec des paysages magnifiques, entrecoupés de plans fixes agrémentés du soleil oriental qui donne une chaleur à l’image. Tous les sons sont naturels et doux dans le film, il n’y a pas de musique superflue. On alterne entre la vie de Reza et son conte qu’il récite à l’écran, comme pour l’empêcher de devenir fou et de désespérer.

Scénariste, écrivain et poète depuis plus de 20 ans, Alireza Motamedi devient réalisateur pour la première fois avec Reza, et en profite également pour passer devant la caméra. Ainsi auteur, réalisateur, producteur et acteur, Motamedi est plus que polyvalent, et cela rend très bien à l’écran. Comme il l’explique également, le personnage de Reza ressemble à Motamedi et c’est peut-être bien pourquoi le film est aussi réussi et a remporté le Prix d’aide à la distribution Ciné+ au 33e Festival Entrevues de Belfort.

en salle le 21 août 2019.

Talia Gaudé