Ouverte le 16 octobre, fermée quelques jours après… l’exposition Robert Doisneau. Portraits d’artistes et Vues de Lyon rouvre le 15 décembre.
Il ne pouvait y avoir de meilleur endroit pour la présenter que le musée Jean Couty. Inauguré en mars 2017, ce musée voit le jour grâce à la volonté de Charles Couty, fils de Jean Couty, artiste peintre. L’objectif premier de Charles Couty était de créer, par ce musée privé, un lieu dédié à l’œuvre de son père, mais aussi de l’ouvrir à l’art moderne et contemporain, avec des expositions temporaires consacrées à d’autres grands artistes.
Cette exposition, c’est aussi une rencontre entre deux œuvres et les descendants d’un photographe et d’un peintre. Deux familles tout aussi engagées à défendre l’œuvre de leur père ! Annette Doisneau et Francine Deroudille, filles de Robert Doisneau, s’occupent aujourd’hui de l’Atelier Robert Doisneau. C’est un critique d’art lyonnais et fidèle ami de Jean Couty, René Deroudille qui fait le lien entre le peintre lyonnais et le photographe, et les deux familles. Edmonde Charles-Roux parle de René Deroudille, dans son reportage sur Lyon coréalisé avec Robert Doisneau, pour Vogue en 1950. A cette occasion, Robert Doisneau photographie le Lyonnais entouré des artistes qu’il apprécie, parmi lesquels figure bien évidemment Jean Couty. Plus de 20 ans plus tard, Francine Doisneau épousera le fils de René Deroudille. Et Doisneau, en entendant parler du jeune homme pour la première fois, fera le lien avec le célèbre critique et ressortira ledit cliché…
Conçue par Clotilde Scordia, commissaire de l’exposition, en collaboration avec l’Atelier Robert Doisneau, l’exposition s’articule autour de deux thématiques : portraits et ateliers d’artistes, d’une part, et vues de Lyon, d’autre part.
Plus de quatre-vingt-dix clichés, dont une vingtaine jamais montrée au public.
Charles et Myriam Couty, directeurs du musée, ont fait réaliser une trentaine de tirages, notamment des photos de Lyon prises pendant les années Vogue. Artiste viscéralement humaniste, Robert Doisneau livre un univers singulier qui se donne au regard de tous par sa poésie et, encore aujourd’hui, par son actualité.
Parmi les photographies de portraits d’artistes figurent les portraits de Braque, Foujita, Léger et son chien, Fautrier. D’autres n’ont cependant jamais été exposées : les portraits de Wolinski, David Hockney, Duchamp / Villon, et Sempé, et Picasso palmé. En outre, 6 tirages en couleurs – Poliakoff, Savignac, Vasarely, Braque dans son atelier, Picasso à Mougins, Niki de Saint Phalle – sont dévoilés pour la première fois au public.
Les vues de Lyon, quant à elles, n’avaient pour la plupart jamais été tirées et présentées. Le photographe travailla pendant 3 ans pour le magazine Vogue, de 1949 à 1952, période pendant laquelle il fit plusieurs reportages sur les villes d’après-guerre, dont une série sur Lyon en 1950 avec Edmonde Charles-Roux. Cette section réunit aussi 12 peintures – huiles sur toile – et 5 dessins de Jean Couty représentant des vues de Lyon.
Jusqu’au 11 avril 2021
Musée Jean Couty, 1 place Henri Barbusse, Saint-Rambert – L’Ile Barbe, 69009 Lyon
Du mercredi au dimanche de 11 h à 18 h (fermé 1er janvier, 1er mai, 1er novembre et 25 décembre)
Plein tarif : 6 €, tarif réduit : 4 € – Gratuit pour les enfants de moins de 12 ans
Photos : Véronique Spahis