Saint-Antoine-l’Abbaye, joyau médiéval dédié à Saint Antoine L’Égyptien

Implanté en Isère, aux portes de la Drôme, à mi-chemin de Grenoble et de Valence, le village médiéval de Saint-Antoine-l’Abbaye est considéré comme un des joyaux incontournable du patrimoine rhônalpin – classé parmi les plus beaux villages de France depuis le 10 avril 2010.

L’abbaye de Saint-Antoine 

L’histoire commence en 1070, lorsque les reliques de saint Antoine l’Egyptien sont ramenées de Constantinople par Geilin, seigneur local, et déposées au village de La Motte aux Bois qui devient alors Saint-Antoine. En 1088, sous la surveillance des bénédictins, débute alors la fondation d’une église destinée à abriter les précieuses reliques auxquelles on attribue la vertu de soigner le « mal des ardents« , un empoisonnement du sang provoquant état convulsif ou gangrène. 

Les pèlerins affluent en nombre et l’Ordre est à son apogée aux XIVe et XVe siècles. Des travaux sont entrepris pour agrandir l’abbaye le long de laquelle se développe un village de notables que l’on protège de remparts.

Grâce à Prosper Mérimée, l’abbatiale est classée Monument historique depuis 1840.

A la beauté architecturale s’ajoute la richesse de la décoration intérieure avec des peintures murales, des somptueuses boiseries, des reliquaires d’une grande finesse. Un orgue du XVIIème siècle, comprenant 44 jeux, se dresse face à la nef.

En 2022, six toiles de Marc Chabry (1660-1727) restaurées, ont retrouvé leur emplacement d’origine dans le chœur de l’église.

Un patrimoine fragile

Le constat est alarmant : sur le meneau central de la baie axiale et les piédroits du portail central notamment, les blocs parfois parcourus de quelques microfissures en apparence, sonnent en fait totalement creux. Le remplacement d’une grande partie d’entre eux est inévitable et urgent, car il en va de la solidité de la façade. Leur remplacement a impliqué de restituer la sculpture sur les blocs neufs, dont les originaux étaient encore en place, permettant une restitution sans hypothèse, avant que ces témoins ne disparaissent pour toujours, réduits à l’état de sable. Les éléments sculptés disparus et sans modèles équivalents ont été remplacés par des blocs épannelés.

Le Département de l’Isère, premier acteur du chantier de restauration de l’église abbatiale de Saint-Antoine-l’Abbaye, se positionne depuis 2020 à la fois comme financeur majoritaire mais aussi comme pilote de la maîtrise d’ouvrage de ce projet.

Aujourd’hui, près de 30% de la façade est restaurée. Il faut maintenant engager les nouvelles tranches (les collatéraux Nord et Sud), avant de s’attaquer au reste de l’église. Une nouvelle consultation pour la maîtrise d’œuvre sera lancée dans les mois à venir avec la même répartition entre les financeurs, l’ingénierie du Département et le coup de pouce de la Mission Stéphane Bern à hauteur de 500 000 euros.

https://www.isere-tourisme.com/patrimoine-culturel/eglise-abbatiale-de-saint-antoine-labbaye

Le musée départemental de Saint-Antoine

Installé dans l’ancien noviciat, le musée départemental constitue un ensemble remarquable intimement lié à l’histoire du site abbatial. Il permet de découvrir l’histoire de l’Abbaye et de l’ordre des hospitaliers de Saint-Antoine de façon vivante et interactive à travers le parcours « Chroniques d’une abbaye ». Le parcours permanent « Parfums d’histoire, du soin au bien-être » propose une découverte originale et sensible du rôle des parfums à travers l’histoire, thérapeutique et récréative, des parfums depuis l’Antiquité et fait écho au rôle de soignants pratiqué par les Hospitaliers.

Objets du quotidien, sculptures (dont un magnifique retable), tapisseries, estampes, peintures retracent la vie de l’abbaye.

https://musees.isere.fr/musee/musee-de-saint-antoine-labbaye

Se restaurer à la table du Bélier rouge

Situé à l’entrée de la zone piétonne qui mène à l’Abbaye, ce restaurant – ouvert les week-end, du vendredi au dimanche – propose des produits locaux (viandes et légumes) émanant de sa propre ferme. Le cadre est chaleureux et sa carte délicieuse et généreuse.

Véronique Spahis