Saisons après saisons, un large éventail de manifestations artistiques a investi la programmation culturelle de la ville du Mans. Depuis 8 ans maintenant, la photographie est intégrée à son calendrier culturel, établi par le conseil départemental de la Sarthe, notamment avec la saison photographique.
Cette saison 2020 est construite autour du thème de « l’itinérance ». C’est dans ce cadre que le parc de l’Abbaye Royale de l’Epau accueille, du 1er juillet au 1er novembre, les travaux de 5 photographes qui nous invitent à voyager au pas de notre porte ou à l’autre bout du monde : Nyani Quarmyne, Erik Johansson, Emmanuel Sauvaitre, Fausto Podavini et Bruno Lasnier.
Chaque série est exposée à ciel ouvert, dans un espace indépendant et selon une scénographie particulière de façon à ce que les photographies épousent le site de l’abbaye. Des clichés qui nous poussent à nous interroger sur l’évolution de la société et ses enjeux.
Parmi les artistes, Nyani Quarmyne présente sa série « We were once three miles from the sea » qui constitue un témoignage du quotidien des habitants d’un petit village de pêcheurs Topope, sur la côte de Ghana. À cause du changement climatique, depuis une dizaine d’années le village a quasiment disparu sous les vagues. Quarmyne capture ce village et ses habitants, en comptant sur la force d’évocation des images pour impulser une prise de conscience générale.
Le sujet résonne avec le choix du support d’exposition qui met en valeur le sens et les couleurs des photographies.
Dans une installation immersive en forme de cabanons, on trouve une série onirique du photographe Erik Johansson. Grandement inspiré par les peintres surréalistes, le travail de l’artiste suédois « Imagine » nous entraine dans des hallucinations visuelles poétiques.
Dans la suite du parcours, on découvre les photos animalières d’Emmanuel Sauvaitre suspendues aux branches d’un arbre. La série intitulée « Le monde de la nuit » est entièrement constituée de photographies prises devant chez lui, en pleine nuit, grâce à une caméra infrarouge. Il parvient ainsi à magnifier et capturer des animaux qui, d’ordinaire, sont difficile à saisir.
Puis, retour en plein jour avec le projet « Omo change » de Fausto Podavini qui jette un regard amer sur la situation politique et sociétale de la vallée de l’Omo, dans le sud de l’Ethiopie. À travers ses photographies, Podavini dénonce les entreprises de développement réalisées par le gouvernement et les investisseurs européens et chinois, qui dénaturent l’aspect de ce pays.
Enfin, le parcours prend fin avec le travail « Les Icebergs sont encore libres d’ouvrir les yeux» de Bruno Lasnier. Prises au Groenland, depuis le hublot d’un bateau, les photographies donnent à voir la dérive des icebergs et nous partagent la vue des marins embarqués.
Disposées comme des fenêtres le long d’un mur de l’abbaye, la disposition des clichés rappelle les fenêtres du dortoir de cette dernière.
La saison photographique s’étend également hors des murs de l’Abbaye Royale de l’Epau. Elles envahissent également l’Hotel du département (Erik Johansson), la gare du Mans (concours endurance photos 2020), l’écluse de Solesmes (Frédérick Carnet) et l’écluse de Roëzé-sur-Sarthe (Philippe Boyer).
Alors ce week-end, partez-vous mettre au vert à 1h de Paris pour profiter tout à la fois de l’architecture de l’Abbaye Royale de l’Epau, de son parc et de la saison photographique 2020 !
Manuella Sorin
Du 1er juillet au 1er novembre 2020
Du 1er juillet au 31 août : ouvert du mercredi au lundi de 10h00 à 19h00 – Du 1er septembre au 30 juin : ouvert du mercredi au dimanche de 11h00 à 18h00
Visites guidées de l’exposition les samedis à 16h00
Abbaye Royale de l’Epau
Route de Changé, 72530 Yvré-l’Évêque
Tarifs : 5,50€ / 4€ / 3€
Gratuit pour les enfants de moins de 10 ans