Pour la deuxième édition du Salon de la mort, il n’y avait pas de lieu plus approprié que le nouvel espace « The bridge » by Christian Berst ouvert en octobre dernier.
Situé en face de la galerie historique, cet espace se veut un pont entre les arts, une passerelle entre l’art brut et les autres catégories d’art. 7 fois par an, des commissaires sont invités à exprimer leur propre vision de ce dialogue fécond. C’est chose faite avec Laurent Quénéhen, commissaire du Salon de la Mort.
Cette édition présente 44 artistes issus de différentes mouvances de l’art qui livrent leur propre vision de la mort, créant des grandes variations autour de Thanatos au sein d’un petit salon de curiosités.
« Dans nos pays occidentaux, on a mis la mort sous le tapis depuis longtemps, sans doute depuis la seconde guerre mondiale. Claustrés au fond de nos Ephad, les anciens semblent disparaître comme des anges. Mais depuis un an la mort violente et subite, frappant au hasard, a refait surface dans nos vies de tous les jours. A chaque instant elle rode pour nous rappeler qu’on ne badine pas avec elle. Afin de conjurer le Diable ou le mauvais sort, on l’invite à sa table, c’est le sens de ce salon de la mort, à l’instar des carnavals mortuaires qui se déroulent dans certains pays d’Amérique du Sud où représenter la mort, c’est lui faire face, c’est l’exorciser. Les artistes travaillent avec les pulsions de mort, il semblerait d’ailleurs que les premiers dessins des grottes préhistoriques étaient réalisés par des sortes de sorciers censés communiquer avec les esprits. Les artistes sont nos sorciers contemporains, ils révèlent le non-dit, fréquentent le mystère et hument l’avenir, ils sont les ponts entre l’inconnu et le connu, ils donnent accès à des sensations ancestrales, presque animales ; visiter une exposition, c’est appréhender de nouveaux territoires. Dans ce petit salon d’hiver se trouve une grande variété de travaux, c’est par la proximité des différences que l’union est stimulante. The bridge est l’espace idoine pour ce salon de la mort car le pont réuni deux rives et les sépare, il crée les liens. On ne peut pas comprendre la mort, on ne peut que lui rendre hommage et la conjurer : « il faut aussi que la mort vive » (Antonin Artaud, in Artaud le Mômo, Aliénation et magie noire, Bordas, 1947), pour que la vie reprenne. » Laurent Quénéhen
Artistes exposés :
Néel Beausonge, Nathalie Bibougou, Anibal Brizuela, Jorge Alberto Cadi, Nancy Caramello Cyneye, Marcos Carrasquer, Emilie Chaix, Dominique Chazy, Vincent Corpet, Ricardo Cunningham, Julie Dalmon, Odonchimeg Davaadorj, Ayako David-Kawauchi, José Manuel Egea, Cornelia Eichhorn, Frédéric Fontenoy, Maike Freess, Madge Gill, Cécile Hadj-Hassan, Helmut Hladisch, Maria Ibañez Lago, Sophie Lecomte, Frédéric Léglise, Tereza Lochmann, Malcolm McKesson, Ingrid Maillard, Sandra Martagex, Marine Médal, Marc Molk, Michel Nedjar, Simon Pasieka, Marilena Pelosi, Jean Perdrizet, Joël Person, Marine Pierrot Detry, Vincent Puren, Jeanne Rimbert, Patricia Salen, Cheyenne Schiavone, Yuichiro Ukaï, Anne Van Der Linden, Dominique Weill, Jola Zauscinska, Henriette Zéphir
du 13 février au 14 mars 2021
Le Bridge – galerie Christian Berst, 3-5 passage des Gravilliers 75003 paris
du mercredi au dimanche de 14h à 17h