Le salon des vins des vignerons indépendants
Pour sa 38e édition, le salon qui se déroule du 24 au 28 novembre 2016, porte de Versailles, nous propose une initiation à la dégustation avec le COAM (Cours d’œnologie And More), tous les jours à 11h, 13h, 15h et 17h. Cette initiation, animée par Yann Rousselan, ingénieur, en biochimie œnologique, créateur du COAM et du blog le vin-pas-a-pas.com, nous donne de précieuses informations, pour situer la provenance d’un vin, rien qu’en étudiant sa robe et son parfum. Il nous explique comment « grumer », terme utilisé par les professionnels de l’œnologie qui signifie faire entrer une peu d’air dans votre bouche afin que les arômes du vin en soient exaltés. Ludique et intéressante, cette introduction à la dégustation d’une petite heure se déroule avec la découverte de trois vins.
Une fois acquis, ces quelques préceptes, il ne vous reste plus qu’à explorer les produits des 978 vignerons présents. Plusieurs techniques possibles : préparer sa visite en consultant la fiche des vignerons sur le site du salon, se limiter aux médaillés de l’année 2016 ou bien déambuler dans les allées, en sachant que les exposants ne sont pas classés par région : un producteur de champagne, sera voisin d’un côte de Ventoux, lui-même suivi par un Alsace ou tout autre. Cet agencement incite à découvrir des vins moins connus, mais tout aussi délicieux. Notre sélection de vins n’est en rien exhaustive, elle résulte juste de nos coups de cœur, au hasard de nos déambulations parmi la multitude d’excellents vins présentés.
Jurançon :
Difficile de ne pas tomber sous le charme de Thierry Bousquet avec son franc parlé à l’accent chantant qui défend une agriculture biologique où les mauvaises herbes ont le droit d’exister, car de toute façon, il n’aime pas les sols nus. Lorsqu’on goûte ses vins labellisés Agriculture Biologique et Ecocert, c’est un pur délice. C’est une gamme réduite a des prix très alléchants. « Les Galets », un jurançon sec, médaillé deux fois est vendu 11,5 €. Le moelleux « Plaisir d’automne » marie parfaitement douceur et acidité. Très apprécié en apéritif, il ne coûte que 12,5 €. Enfin, plus liquoreux, avec toujours cette pointe d’acidité, typique des Jurançons, « Le chêne courbé » récolté en vendanges tardives offre une explosion de saveurs, un régal avec un foie gras ! Plusieurs années sont disponibles, le millésime 2003 coûte 25 €, tandis que le 2014 sélectionné par la Revue Vins de France n’excède pas les 17,5 €.
Madiran et Pacherenc du Vic Bilh :
Arnaud Vigneau, jeune vigneron du Clos de L’Eglise, domaine situé dans le Sud-Ouest élabore des Madirans, qui affichent bien la rudesse du cépage le Tannat. La gamme commence avec un Madiran Tradition à 7 €, assemblage de 60% de Tannat, 30% de Cabernet franc et 10% de Cabernet Sauvignon. Le Madiran vieilli 12 mois en fût de chêne n’excède pas les 10 €. Le Madiran « Pur Sang » 100% Tannat à 19 € se marie parfaitement avec les gibiers. Celui que nous avons goûté, le 2012 est excellent et supporte sans problème de dormir encore quelques années en cave. Proche du Jurançon moelleux, car il est issu des mêmes raisins : le gros et le petit Manseng ; le « Pacherenc du Vic Bilh Doux » 2014 est vendu 11 €, tandis que la « Cuvée Marie » vinifiée 10 mois en barriques affiche 15 €.
Menetou-Salon :
Moins connu que le Sancerre, le Menetou-Salon n’est qu’à 30 km de ce célèbre Sauvignon. Alexandre et Fanny, ce jeune couple de vignerons, sur le petit domaine de Belleville, élaborent un Menetou-Salon dont le blanc 2015 a été largement plébiscité : médaille d’or au concours mondial du Sauvignon 2016, au concours des vins des vignerons indépendants 2016 et médaille d’argent au Concours général agricole 2016. Ce vin blanc à juste titre fort bien récompensé est un excellent Menetou-Salon, vif et fruité qui mérite que vous arrêtiez le déguster. Enfin, son prix de 9,50 €, le rend accessible à tous.
Bourgogne :
Céline Coté, après des études de biotechnologies et de viticulture-œnologie a repris le domaine familial, situé près de Tonnerre en Bourgogne. Ces vins labellisés Agriculture Biologique et vendus à prix fort raisonnable ont du caractère et supportent bien l’attente en cave. En entrée de gamme, un Bourgogne rouge 2014 à 8,50 €, suivi de la « Cuvée Julia » 2012 à 9,50 €, qui requiert un peu d’attente avant d’exprimer tout son potentiel ; prévoir trois à quatre ans, mais cette cuvée supporte aisément une garde de dix ans. Le bourgogne blanc Tonnerre Barrique 2014, à 11 €, vinifié en fût de chêne se savoure dès maintenant et se conserve facilement 5 ans.
Bordeaux – rive gauche :
Classé Cru Bourgeois, le Château Pontac-Lynch, appellation Margaux est dirigé depuis quelques mois par Marie-Hélène Bondon. Ce domaine a obtenu pour la 3e année consécutive, le label Exploitation Haute Valeur Environnementale mis en place depuis 2012 par le gouvernement pour évaluer une exploitation répondant à un projet écologique, très précis. Le Château Pontac-Lynch 2013, assemblage de 45% de Merlot, 45% de Sauvignon, 5% de Verdot et 5 % de petit Cabernet est un vin de garde pouvant se conserver de 10 à 15 ans. Même si l’on devine, un excellent potentiel, pour le 2013 vendu 26 €, il est conseillé d’attendre au moins 5 ans, pour le savourer. A noter que le Château Pontac-Lynch 2010 a été noté 90/100 par Robert Parker.
Pour ne pas s’étourdir la tête à force de goûter tous ces prodigieux vins, il existe plusieurs stands de restauration proposant huîtres, foie gras, jambon de pays, fromage… Si vous avez décidé de profiter des prix du salon pour refaire votre cave, des chariots en prêt ainsi qu’une aire de retraits des achats facilitent la tâche. Et si vous êtes non véhiculé, adressez-vous au service d’expédition à domicile. Enfin toute l’année vous pouvez commander vos vins sur le site internet des vignerons indépendants.
jusqu’au 28 novembre 2016
Porte de Versailles – Paris
Barbara Ates Villaudy
En savoir plus :
http://www.vigneron-independant.com/
www.lecoam.eu
http://www2.vigneron-independant.com/concours-m%C3%A9daill%C3%A9s-2016
http://agriculture.gouv.fr/certification-environnementale-mode-demploi-pour-les-exploitations