« Quelqu’un qui n’a pas fait sa photo avec Seydou Keïta n’a pas fait de photo ! C’est ce qui se disait à Bamako. »
Seydou Keïta d’André Magnin et Youssouf Tata Cissé (textes), photos de Seydou Keïta pour les. Ed. Scalo, Zürich, 1997
Seydou Keïta est né vers 1921 à Bamako (alors capitale du Soudan français). Il décèdera à Paris en 2001.
Alors qu’il était âgé de 14 ans, son oncle rapporte un appareil photo : un Kodak Brownie. Le jeune Seydou demande s’il peut l’avoir, son oncle le lui offre. A lui d’apprendre à s’en servir !
Sans connaissance aucune, le jeune photographe commence seul son apprentissage. Beaucoup d’essais, beaucoup de gaspillage de pellicules, et autant d’échecs qu’il parvient à surmonter…
4 ans plus tard, en 1939, Seydou Keita réussi à gagner sa vie en tant que photographe.
Ce n’est qu’en 1948 qu’il ouvre son « studio » et se spécialise dans le portrait de commande.
Que ce soit dans son atelier ou en plein air (Seydou Keita préférait la lumière naturelle), le photographe propose un grand choix d’accessoires (lunettes, chapeaux, porte cigarettes, vêtements occidentaux, stylos, etc…) que ses clients s’approprient le temps d’une photo. Des grands tissus africains sont tendus derrière le sujet, créant alors un univers intimiste.
Il ne fait pas que les photographier. Il les met en scène, corrige leur pose, modifie les plis de leurs vêtements afin de réaliser, pour chacun, le « portrait » les mettant en valeur et dont ils seront fiers.
« Je répondais aussi précisément que possible au désir des clients. (…) La technique de la photo est simple, mais ce qui faisait la différence c’est que je savais trouver la bonne position, je ne me trompais jamais. »
Ce sont près de 300 photographies magnifiquement exposées, dans une scénographie claire et colorée, qui sont présentées au Grand Palais : des tirages d’époque – des petits formats 13 x 18 et quelques 30 x 40 – réalisés par Seydou Keita lui-même – mais aussi des grands tirages noir et blanc modernes – 50 x 60 et 120 x 180 – signés par Keïta.
Grand Palais, avenue Winston Churchill, 75008 Paris
31 mars – 11 juillet 2016
Ouvert mercredi de 10h à 22h, du jeudi au lundi de 10h à 20h (fermé le mardi)
Véronique Spahis