Barceló chez Picasso
Barceló – et – Picasso
Le soleil et le solaire
Le soleil et l’ombre
L’ombre de la grotte, de la caverne où Barceló semble avoir puisé sa première inspiration, arraché à Lascaux, à Altamira ou à la grotte Chauvet ses premières figures archaïques puissamment modelées dans la glaise, son premier bestiaire pariétal avant de le ramener dans la lumière aveuglante de ses arènes-soleil où brûlent dans un même incendie le taureau et le torero.
Barceló le Majorquin et Picasso l’Andalou, issus de la même culture, partagent les mêmes centres d’intérêt et une curiosité toujours en éveil pour l’exploration de nouveaux champs d’expérimentation:
Peinture, sculpture, gravure, poterie, céramique. Tout leur est prétexte à création.
La rencontre ne pouvait qu’avoir lieu tant, chez les deux artistes, est évidente leur jubilation à créer avec, peut-être, chez Barceló, une rage qu’on ne trouve pas chez Picasso.
Une jubilation contagieuse qui gagne le visiteur dès la première salle et atteint son paroxysme devant le grand mur de briques une œuvre aussi poétique et souriante qu’angoissante. Une sorte d’oxymore visuel.
Ceux qui, il y a quelques années, en Avignon ou aux Bouffes du Nord à Paris, ont eu la chance de voir Barceló, sur scène s’expliquer avec la matière, retrouvent avec cette exposition cette fureur réjouie qui mobilise tout le corps, tout l’être de l’artiste dès lors qu’il est en création.
Musée Picasso, Hôtel Salé, rue de Thorigny à Paris
du 22 mars au31 juillet 2016
Également à la bibliothèque François Mitterrand Paris 13ème
Pierre Vauconsant