Surprenantes associations à L’ahah

L’association L’ahah œuvrant pour le rayonnement de la création contemporaine a donné cartes blanches à quatre artistes. L’ahah propose un accompagnement adapté à chacun d’entre eux d’une durée de 5 ans grâce aux collaborations culturelles propulsées.

Au 4 cité Griset, se présente à nous “SIMILI”, exposition collective accueillant Jean-François Leroy, France Valliccioni et Jacques Julien.

« La couleur irradie : soit qu’elle était sous-jacente au matériau et se révèle soudain dans ses couches et ses plis, soit qu’elle le recouvre, partiellement ou non, de son verni industriel initial ou d’un enduit apposé après-coup. » Jean-François Leroy

Jean-François Leroy s’exprime à travers deux médiums : celui de la peinture et celui de la sculpture. Il récupère des objets issus du secteur industriel ainsi que des objets glanés, ayant perdu toute qualité, recherchés pour leur histoire et leur forme. L’artiste choisit ses matériaux en fonction de leur propriété plastique et de leur particularité chromatique. Par exemple, l’aluminium est connu pour sa faculté isothermique et isolante. Jean-François Leroy manipule très habilement la matière. En quelques gestes, le tour est joué : la forme est donnée grâce au regard posé par l’artiste sur l’espace public.

France Valliccioni s’attache à réutiliser des objets comme Leroy, ayant traversés le temps mais ils

conservent également des fragments qui auront servi à les fabriquer. Sa démarche se veut pédagogique, elle interroge la surproduction de notre société. Par une meilleure gestion des déchets, elle donne une nouvelle vie à ses matériaux et l’on se sent automatiquement touché, pris par le récit plastique.

Jacques Julien n’est jamais sûr de ce qu’il produira, les formes s’assemblent les unes avec les autres, il fait des tentatives. Jacques Julien fonctionne par tâtonnement, un processus d’association ne fonctionnant pas sur une hypothèse, il sera transmis à une autre. Son but est de “créer de l’inattendu”. Tout le cheminement créatif jusqu’au au stade final est crucial, mais la rencontre qui s’opérera ensuite aussi. Tout comme les artistes précédemment cités, l’artiste fait une économie de moyens volontaire mais qui par leur posture dans l’espace, leur poésie parvient à nous saisir. Ainsi, le jeu, la notion d’équilibre, d’échelle sont au cœur du travail de Jacques Julien, son œuvre doit le surprendre et être pourvu d’un affect. Une émotion ne parvenant pas à être décrite puisque en entraînant une autre. Cette démarche prend son sens au même titre que l’association de résidus qu’il entreprend.

Au 24 rue Moret, “Le jour où le monde” rassemble les souvenirs de vacances, notamment d’Auvergne, de Jonathan Pornin. Pour cette exposition personnelle consacrée à l’artiste, nous basculons simultanément dans un univers abstrait et figuratif. Les éléments de ses frappants tableaux sont importés de l’industrie textile, scientifique, cartographique… Des trames s’insèrent dans un cadre et forment des paysages empreints de symbolisme. Jonathan Pornin associe des éléments non miscibles afin de nous laisser observer ce rapport énigmatique entre les surfaces.

« Comme s’il s’agissait d’une représentation du monde, je produis un genre de peinture qui tend vers un paysage. Mais c’est plus l’idée d’un paysage que je peins » Jonathan Pornin

Eliette Belet

Du 22 Avril au 24 Juin 2023

L’ahah, 4 Cité Griset 75011 Paris (exposition collective) et 24 Rue Moret 75011 Paris (solo show)

Du mercredi au samedi, de 14h à 19h et sur rendez-vous.