The Village next to Paradise de Mo Harawe

Proposé dans la sélection “Un certain regard” du Festival de Cannes 2024, The Village next to Paradise produit par Sabine Moser et Oliver Neumann, est le premier long-métrage du réalisateur Mo Harawe.

Paradis est un village somalien où Mamargade (Ahmed Ali Farah) peine à joindre les deux bouts entre ses différents métiers pour offrir une belle vie à son fils Cigaal (Ahmed Mohamud Saleban). Où sa sœur, Araweelo (Anab Ahmed Ibrahim), est retournée vivre avec cette petite famille après avoir divorcé avec son mari, et rêve d’ouvrir son atelier de couture. Cette famille tente de s’en sortir au milieu de cette précarité et des bombardements d’un conflit grandissant.

Lui-même Somalien, Mo Harawe est né à Mogadiscio. Il entre à l’université Kunsthochschule Kasse où il réalise des études de scénariste et réalisateur. Son parcours académique lui permet de réaliser plusieurs courts-métrages primés dont Life on the horn en 2022 qui remporte mention spéciale au Festival international du film de Locarno. Ou encore Will my parents come to see me, réalisé la même année qui est nommé aux Prix du cinéma européen et lauréat du Grand Prix au Festival de Clermont-Ferrand, du Lola du meilleur court-métrage aux Prix du cinéma allemand et du prix du meilleur court-métrage aux Prix du cinéma autrichien en 2023. C’est donc en cette année 2024 que le réalisateur sort son tout premier long-métrage, The Village next to Paradise, produit par Freibeuter Film et coproduit par Kazak Productions, NiKo Film, Maanmaal ACC.

Un film filmé en Somalie avec des acteurs locaux pour la plupart débutants et pour la première fois derrière une caméra, à l’exception de la comédienne Anab Ahmed Ibrahim,qui interprète le personnage d’Araweelo.

Devant les images puissantes capturées par Mostafa El Kashef, on fait face à un père célibataire, altruiste et déterminé à faire de tout son possible pour réserver à son fils talentueux le meilleur des avenirs et à aider autrui. Quitte à enterrer les corps victimes de la guerre civile, quitte à transporter de la marchandise illégale… On fait également face à une femme qui a perdu une vie promise, qui ne laisse rien paraître de sa souffrance. Réelle guerrière, elle travaille sans cesse pour concrétiser son rêve.

On suit leur résilience sans relâche face aux épreuves de la vie, leur courage et amour dans une tranche de leur vie. Il est dur de se dire qu’on quitte ces personnages – ces personnes – si réels et abîmés par la vie…

Naïs Carst