Depuis 1998, Luc Berthier expose régulièrement l’Art aborigène d’Australie. (Premier expert – es Art aborigène – auprès de la Compagnie Nationale des Experts, membre du Comité Professionnel des Galeries d’Art, il est consulté pour les collections privées ainsi que pour des donations au patrimoine national).
C’est durant un de ses voyages annuels dans l’Australie profonde – il y recherche de nouveaux talents qui peuvent prendre place de façon significative dans les collections privées comme publiques ainsi que sur le marché international de l’Art – qu’il a décidé de présenter à Paris Timothy Cook.
Tâche difficile s’il en était puisque l’artiste est très sollicité et ses œuvres se retrouvent dans des collections telles : National Gallery of Australia, Canberra ; Art Gallery of New South Wales, Sydney ; Artbank Collection, Sydney ; National Gallery of Victoria, Melbourne ; The Laverty Collection, Sydney ; Museum and Art Gallery of the Northern Territory, Darwin ; Charles Darwin University, Darwin ; Queensland Art Gallery, Brisbane ; Aboriginal Art Museum, Utrecht, Netherlands ; Art Gallery of South Australia ; Wesfarmers Collection of Australia, Western Australia ; Murdoch University Collection, Western Australia ; Pat Corrigan ; Musée du quai Branly, France ; National Gallery of Australia ; Ann Lewis Collection ; Edith Cowan University, Perth ; Western Australian Art Gallery, Perth ; King Edward Memorial Hospital, Perth ; Private collections in the USA ; St John of God Hospital, Perth ; Parliament House Collection, Canberra ; The City of Stirling art collection….
Tous les tableaux de Timothy Cook présentés dans cette exposition portent le même titre : « Kulama ».
Si l’exposition a pour titre « Full Moon », c’est en rapport avec les différents éléments qui composent sa peinture, comme la spiritualité de sa peinture. Je rajouterai que c’est aussi en lien étroit avec les rites qui influencent fortement sa recherche picturale.
Né en 1958, Timothy Cook et vit et travaille à Milikapiti sur l’île Melville. Il a commencé à exposer son travail à la fin des années 1990. Il a commencé à exposer son travail à la fin des années 1990.
Son art repose fermement dans la tradition Tiwi, et plus particulièrement, il représente principalement la cérémonie kulama (cérémonie de l’igname), effectuée à la fin de la saison des pluies (Mars-Avril) quand un anneau apparaît autour de la lune. Kulama est une initiation traditionnelle pour les jeunes hommes qui coïncide avec la récolte d’une certaine espèce d’igname sauvage. Les aînés des deux sexes chantent et dansent pendant trois jours accueillant les garçons à l’âge adulte. Le garçon est alors renommé avec le nom de son vrai homme
C’est à Milikapti, sur la côte Nord de Melville, que se trouve l’atelier de Timothy Cook, dans un centre d’art qui a révélé la fameuse Kitty Kantila dont les oeuvres figurent dans nombre de musées d’art contemporain nationaux comme internationaux, comme dans nombre de collections ou fondations averties.
Timothy Cook a pris sa suite (l’une de ses oeuvres figure depuis 2009 dans la collection du musée Branly – Chirac).
Au-delà de la technique caractéristique de cette région (ocres naturelles sur toile), l’art de Timothy Cook se distingue par un travail extraordinairement concis et poétique.
« En position centrale, il y a souvent ce cercle délibérément décalé, imparfaitement rond, qui attire l’œil jusqu’à hypnotiser. Quelques fois, ce rond est lui-même encerclé à une ou plus reprises, diffusant la forme initiale sur la surface en ondes progressives. Cette figure peut être la Lune au centre et ses reflets. L’ensemble est souvent peint sur un fond piqueté. Le galuchat ainsi obtenu nous donne l’intention profonde de l’artiste : son totem, c’est à dire lui, danse incarnant le requin. Il identifie la place que prend Timothy dans cette organisation cérémonielle majeure chez les Tiwi. A la dernière Lune qui annonce la mousson, les habitants se réunissent, célébrant le cycle de la vie et de l’initiation première. Mais la Lune n’est pas seulement un astre, elle est la matérialisation d’une femme qui s’est réfugiée là, dans le ciel. Dans la mythologie Tiwi, elle laissa son enfant au soleil sur la plage pour aller voir son amant. L’enfant fut retrouvé par son père revenu de chasse : mort par insolation. On dit que la mort n’existait pas avant ce terrible accident.
Le cercle et le rond central peuvent également représenter une autre matérialisation, celle du «légume empoisonné « (Igname) que les danseurs assemblés autour de lui vont préparer lors du Kulama. Cette cérémonie annuelle qui célèbre la nourriture et le corps est annoncée par une Lune mouillée à la fin de la saison humide, ou mousson. Toujours la Lune !! »
Exposition du 8 octobre au 5 novembre
Vernissage vendredi 7 Octobre à partir de 18h (en présence de l’artiste)
Galerie Luc Berthier
5 rue Sainte Anastase
75003 Paris
http://www.galerielucberthier.com