« Ton père » est une adaptation du roman de Christophe Honoré, mis en scène par Thomas Quillardet. Tout se joue dans le Théâtre Le Monfort à Paris, les spectateurs s’installent et parmi eux les comédiens, qui s’assoient sur des places attribuées. Les spectateurs sont assis tout autour de la scène dans un dispositif quadri frontal.
La pièce commence avec la découverte d’une « contrepèterie douteuse », doute qui sera le sentiment majeur de cette histoire. « Guerre et paix », « père et gay » peut-on être les deux ? Cette pièce nous montrera avec plein de bons sens qu’évidemment, oui.
C’est donc l’histoire d’un père menacé pour son homosexualité et qui cherche à protéger sa fille malgré ce qui lui arrive. Un récit très touchant, simple et naturel comme on l’apprécie dans les mises en scène de Thomas Quillardet. Les comédiens passent d’un personnage à un autre avec une facilité étonnante sans changer de costume.
Suite aux menaces dont il est victime, le héros nous raconte des passages de sa vie, beaucoup ont été semés de doutes mais ce dont il a toujours été sûr c’est qu’il ne renoncerait jamais à sa paternité. Son adolescence et son enfance furent un peu dures, son père l’accusait d’être fou et ne lui montrait jamais le moindre signe affectif. On se rend compte que la relation que Christophe avait avec son père et celle qu’il a avec sa fille sont quasi opposées. Il est ici évident qu’être un bon père n’a rien avoir avec l’orientation sexuelle.
Malgré ses doutes, ce père arrive tant bien que mal à ne pas se laisser affecter par ce qui lui arrive, en tout cas il essaie de ne pas le montrer, un moment il affirme que « ce n’est rien ». Ces 3 mots dont il use trop souvent (il le dit lui-même) lui permettent de rester positif alors même que les menaces dont il fait l’objet sont de plus en plus graves et le pousseront à déménager.
Quelques ellipses temporelles nous permettent d’en savoir un peu plus sur les moments importants de la vie du personnage principal, ces premiers émois, la naissance de sa fille, ses souvenirs d’enfance… Tant de moments aussi beaux que tristes ou joyeux.
La pièce se finit sur cette belle phrase « j’aimerais être un arbre et veiller sur eux le temps de leurs toutes petites histoires d’amour » qui résume la bienveillance dont fait preuve le personnage principal tout au long du récit.
Les 5 comédiens nous offrent ainsi un spectacle plein d’amour, de tolérance et qui montre avec beaucoup de charme les différentes étapes de la vie.
17 au 28 juin 2021 à 20h30
Théâtre Le Monfort, 106 rue Brancion, 75015, Paris
Texte : Lison Desgrées du Loû
Photos : Matthieu Edet