« En Guerre(s) pour l’Algérie » est une série documentaire en six épisodes. Les auteurs, Raphaëlle Branche et Raphaël Lewandwoski retracent l’histoire de la guerre de l’indépendance de l’Algérie. A travers 66 témoignages, à la fois français et algériens ils mettent en lumière les faits du passé. Ceux sont 174 entretiens, 180 heures d’archives sélectionnées, 37 fonds d’archives, 5 000 documents manuscrits qui sont regroupés dans ce documentaire.
Lors de l’avant-première, ils évoquent avec émotion cette enrichissante expérience qui marqua leur vie. Ils croient à la transmission, aux témoignages, à la collecte de la mémoire avant qu’elle ne disparaisse complètement.
C’est donc la recherche de la construction d’une mémoire, qui guida Raphaëlle Branche, se qualifiant elle -même « d’historienne du temps ». Partisane d’une étude du passé pour pouvoir avancer dans le présent, elle déclare : « je crois en la force des témoignages, je crois en la force des témoins et je remercie ceux qui ont témoigné ». Raphaël Lewandwoski se remémore les débuts du projet qui débuta 3 ans auparavant et la difficulté de ce travail qui nécessita un an de montage.
Dans le premier épisode, Brahim, jeune chauffeur de bus, parle de l’attentat signé par le FLN (Front de Libération Nationale) auquel il a assisté le 1ier novembre 1954 dans les Aurès, l’assassinat d’un instituteur et de sa femme. Cette date annonce le début de la guerre de libération, un conflit traumatisant, qui marquera plusieurs générations.
La voix de Lyna Khoudri raconte pas à pas, leur histoire, notre histoire, celle de la France, de l’Algérie, des algériens et des français.
Synopsis :
« Ils sont civils algériens, Français d’Algérie, appelés du contingent, engagés et militaires de carrière français, militants indépendantistes du FLN et du MNA, combattants de l’ALN, intellectuels et étudiants, réfractaires, employés de l’administration française en Algérie, membres de l’OAS, supplétifs de l’armée française, porteurs de valises… Soixante ans après, toutes et tous, certains pour la première fois, racontent, avec une émotion intacte, la guerre telle qu’ils l’ont vécue, à hauteur de jeunes adultes ou d’enfants : les douleurs subies, les actes de violence commis, les illusions brisées, les regrets et les espoirs aussi. Au-delà des mythes entretenus et des a priori tenaces, leurs récits croisés, souvent poignants, surprenants parfois, tissés avec d’extraordinaires archives dont plusieurs inédites, dénouent les fils emmêlés d’une histoire qui encombre encore les mémoires et nourrit les passions des deux côtés de la Méditerranée. Exposant avec précision l’engrenage du conflit, les concurrences de légitimité dans chacun des camps et les points de bascule conduisant de l’Algérie française à l’Algérie indépendante, ces six épisodes éclairent aussi avec acuité les traces laissées par ces années de violences dans les sociétés et les systèmes politiques des deux pays ».
A ce jour, l’historien spécialiste des colonisations et de la guerre d’Algérie, Benjamin Stora a remis au président Emmanuel Macron un rapport sur les mémoires de la colonisation et de la guerre d’Algérie. Selon lui, il faut repenser l’histoire : « On a pris un retard colossal sur l’enseignement de l’histoire coloniale et de la guerre d’Algérie ». Il. évoque un « retour de mémoire », une jeune génération partie à la recherche d’une quête identitaire très puissante, des deux côtés de la mer.
Le président Emmanuel Macron évoque dans son discours, un « retour des mémoires ».
Diffusion sur Arte mardi 1er et mercredi 2mars 2022 à 20.50
Sur arte.tv du 22 février au 27 aout 2022
Et sur ina.fr, retrouvez l’intégralité des 66 témoignages dès le 1er mars
Lilia Berkane