Venise sur les pas de Casanova
De la peinture du XVIIIe siècle à la bande dessinée
Le carnaval de Venise vient de débuter (3 au 13 Février 2018) et si vous n’avez pas l’occasion d’y aller, faites comme moi, plongez dans cet album qui vous fera voyager…
Parmi les célèbres observateurs de Venise, deux peintres du XVIIIe siècle, Canaletto et Francesco Guardi ont fait école dans l’art des « vedute », ces tableaux souvenirs que les voyageurs du « Grand Tour » conservaient en mémoire de leur séjour dans l’opulente Cité des Doges. A côté de cette Venise officielle, monumentale, avec ses canaux et ses palais, mise en valeur par ces deux immenses peintres, il existe une autre Venise, plus interlope, celle des casinos, des ruelles et placettes que fréquentait le scandaleux Giacomo Casanova.
Huit grands noms de la bande dessinée ont réalisé sur place des œuvres inédites mettant en scène l’aventurier et différentes vues de la ville, sans contrainte de format ni de technique. François Avril, Griffo, Miles Hyman, Kim Jung Gi, Liberatore, Loustal, Manara et Zep ont relevé ce pari. Les dessins nés de ce voyage dialoguent avec des tableaux italiens exceptionnels, provenant des plus grands musées français.
Venise sur les pas de Casanova
De Bozena Anna Kowalczyk et Stéphane Beaujean
Editions Glénat – collection Patrimoine
96 pages – 14.95 €
Paru le 24 janvier 2018
Ce livre est aussi le catalogue de l’exposition : Venise sur les pas Casanova. De la peinture du XVIIIe siècle à la bande dessinée.
Le Fonds Glénat pour le Patrimoine et la Création (couvent Sainte-Cécile – Grenoble) et le Festival International de la Bande dessinée dédient une nouvelle exposition à la Venise de Canaletto et de Casanova. Les deux images de la ville, pour la première fois confrontées, celle perpétuée par la peinture du XVIIIe siècle, officielle, sereine, de la carte postale, et le scenario des aventures vénitiennes de l’auteur libertin de L’Histoire de ma vie, sont complémentaires et nous introduisent dans cette ville fascinante, la plus admirée dans l’Europe de l’époque.
L’exposition permet de faire dialoguer des toiles du XVIIIe siècle avec des images contemporaines, et mettra tout à la fois en évidence l’opposition entre le centre de la ville, magnifié par la veduta, et les ruelles plus interlopes empruntées par Casanova, la vision, d’une ville essentielle de l’Europe renaissante qui continue aujourd’hui d’enchanter des visiteurs du monde entier par son imaginaire, mais aussi bien entendu le dialogue entre ces deux arts que sont la peinture et la bande dessinée. Une trentaine d’œuvres du XVIIIe siècle issues des collections d’œuvres françaises dialoguent avec une cinquantaine d’œuvres contemporaines d’artistes de bande dessinée (Zep, Jacques de Loustal, Miles Hyman, Kim Jung Gi, Liberatore, Manara, Griffo, François Avril).
Ces expositions ont pour but de montrer au public que peinture et bande dessinée se rejoignent, car elles racontent toutes les deux des histoires en images. Si les personnages de bande dessinée parlent dans des phylactères, ceux des tableaux anciens n’en ont pas besoin, le spectateur étant invité à déchiffrer leur histoire ou à l’imaginer lui-même. Ne voit-on pas dans les vedute de Guardi, Canaletto, Bison ou Bellotto la Venise que Casanova, l’aventurier, l’intrigant, l’écrivain, arpentait ?
Expositions :
à Angoulême du 25 janvier au 11 mars 2018 (Musée d’Angoulême)
à Grenoble du 22 mars au 16 juin 2018 (Couvent Sainte-Cécile)