La Galerie Akié Arichi présente les nouvelles œuvres d’Yves Bodiou, sculptures et dessins.
Le matériau utilisé pour ses sculptures n’est pas anodin. La silicone lui permet d’appréhender la nature même de la matière qui, pour lui, porte en elle sa genèse. Coulée, compressée, moulée, elle devient le miroir de l’objet référence. Un miroir déformant avec le pouvoir de transformer sa nature même, son utilité ou son existence vaine.
Que ce soit une grenade, un tank ou un objet plus quotidien comme un appareil photo, en silicone, le sens même de sa fonction devient obsolète.
Ses paysages en relief confrontent le spectateur à une interrogation sur le temps qui passe, comme une représentation contemporaine des vanités des maîtres de l’Antiquité. Seule l’empreinte reste.
Parallèlement à sa réflexion sur la matière – de façon concomitante – l’artiste travaille le trait dans des dessins comme si le contact du papier et de la trace laissée lui permettait un ancrage concret en résonance avec les sculptures qui s’émancipent une fois réalisées. Une preuve que l’artiste est bien vivant, que la vie est bien réelle ?
« Ici le dessin est à prendre comme un marqueur. Marqueur d’une mise en doute du construit face à la complexité du monde. Marqueur d’espaces multiples qui se télescopent, s’entremêlent et se superposent.
Ces propositions que je nomme « mémoires d’itinéraires » nous donnent à voir, à méditer de sourdes résonances qui s’imposent à nous comme traces et incises irréfutables d’une cartographie des corps.
À la tranche de chaque déchirure du papier, se dessine un signifiant résolument irréductible et nécessaire. L’encre de couleur rouge, récurrente, infiltre l’épaisseur de la fibre, porte et incarne le flux de nos sombres agitations.
La couleur, lecture par association. » (Yves Bodiou – avril 2016)
Le parcours de l’artiste :
Après une formation à l’école des Beaux-Arts d’Angers en 1978, Yves Bodiou est diplômé des Arts Décoratifs de Strasbourg en 1985 en département sculpture.
Lauréat et pensionnaire à la Casa Vélasquez à Madrid en Espagne en 1989, il dispensera plus tard des cours de design à l’AFIC Ecole de stylisme chaussure à Paris de 1993 à 1996.
De ses recherches en atelier ou en résidence, son travail s’offre à la vue de façon monumentale lors d’installations dans et sur des bâtiments publics et privés. Ses expositions « à taille humaine » sont rares à Paris, une raison de plus – si besoin était – de se précipiter à celle qui a lieu à partir du 8 juin !
Exposition du 8 juin au 13 juillet 2016
Vernissage mardi 7 juin à partir de 18 h
Galerie Akié Arichi
26 rue Keller 75011 Paris
du mardi au samedi de 14h30 à 19h
Véronique Spahis