Depuis plusieurs années déjà, la question des espaces verts à Paris – leur développement, leur implantation et leur entretien – est au cœur des débats. Selon le « Green Index » établi par des chercheurs du MIT, la capitale française ne récolte qu’un maigre 8,8 % d’espace vert, un chiffre qui témoigne de nos premiers pas au sein d’une réflexion encore bien incomplète… Il devient de plus en plus évident que la connaissance des plantes se perd peu à peu, que les noms latins des plantes se dissipent et que les visions bucoliques d’une nature sauvage s’éloignent, reléguées aux coins les plus reculés du pays, au profit de champs artificiels, mesurés et contrôlés par l’homme.
Face à ce délitement progressif du monde vert, Pierre Créton tente de faire perdurer nos connaissances et nos visions de cette nature brute, et propose ainsi propose se laisser guider le long de son film documentaire intitulé 7 promenades avec Mark Brown en salle dès le 15 janvier 2025.
Une balade en 7 étapes
Scindé en deux séquences communicantes, le film débute par une déambulation onirique en nature à la recherche de plantes indigènes. Un périple ensoleillé, d’Aizier à Sainte-Marguerite-sur-mer, qui nous invite à communier, dans le calme des prairies et des champs, avec cette nature si omniprésente. Mark Brown, paléobotanique de renom, qui a entrepris le projet fou, intitulé l’Aube des fleurs, de reconstituer, dans son jardin de Normandie, un forêt primaire, fait figure de guide et parcourt avec son équipe, champs, côtes maritimes et sentiers. Ainsi, la petite troupe se lance dans cette épopée verte, d’une douceur et d’une contemplation profondes, et dans laquelle la nature et les plantes prennent le dessus, tant visuellement que narrativement, sur l’ensemble du film.
Un herbier vivant
En guise de clôture, et dans la deuxième grande séquence du film, Pierre Créton nous présente les fruits de cette grande balade : un herbier vivant. Filmé en 16 mm, ce segment offre une vision qui mêle exactitude scientifique et magie des courbes naturelles, nous invitant à méditer sur les formes et les textures de la nature. Avec cette soudaine perturbation d’échelles qui nous permet d’observer le grain des feuilles, la couleur du pistil, et l’agencement des pétales, c’est tout empli de magie que notre regard se perd dans la féerie des plantes.
Le film de Créton se veut un moment de repos méditatif, empli de la quiétude propre à la nature, nous incitant à méditer et à communier dans un monde trop saturé par l’hyperactivité.
Si vous aussi, vous ressentez le besoin d’un temps d’arrêt rempli de visions bucoliques et apaisantes, il est impératif que vous vous y rendiez au plus vite !
Clara Tomašević
Dès le 15 janvier 2025