Depuis le 20 février, le Centre Pompidou, en partenariat avec l’Ircam, présente une exposition dans la Galerie 4, La Fabrique du vivant. Il s’agit d’une exposition groupée qui présente le travail de quelques 50 designers et artistes en collaboration avec des laboratoires scientifiques et en dialogue avec une exposition monographique dédiée à l’artiste brésilienne, Erika Verzutti. Cette exposition prend place dans un contexte spécifique: depuis 2017, le Centre Pompidou a monté un laboratoire de création et d’innovation appelé Mutations/ Créations. Cet incubateur d’idées interroge les liens entre art, science, ingénierie et innovation. L’événement de cette saison explore le vivant et ses phénomènes de recréation à travers les œuvres d’art ou le design.
L’exposition est divisée en quatre parties: Ingénierie de la Nature (un design qui utilise des bio-matériaux pour créer des formes innovantes), Modéliser le vivant, Nouvelles matérialités et Programmer le vivant. Ces quatre parties résument l’objectif de cette troisième édition de Mutations/ Créations: révéler les transformations du vivant grâce à la biotechnologie et au prisme de l’art, du design et de l’architecture.
L’événement explore une nouvelle relation entre l’artiste et son œuvre et entre le visiteur et les œuvres d’art présentées. Tout d’abord l’artiste n’est plus un simple créateur, il est aussi celui qui prend soin de son œuvre puisque, dans cette exposition, la plupart des œuvres sont vivantes. On peut se référer à la Mycelium chair par le Studio Klarenbeeck & Dros: ce fauteuil demande l’attention constante de ses créateurs parce que le mycélium dont elle est constituée, une sorte de champignon, est en constante mutation.
D’autre part, le visiteur est immergé dans l’exposition qui fait appel à tous ses sens, autant la vue que l’ouïe et l’odorat. On pourrait même dire que l’exposition suscite davantage la curiosité de ses visiteurs plutôt que leur intérêt artistique ! En effet, les cartels très détaillés et extrêmement techniques classent cette exposition dans le domaine de la science plus que dans celui de l’art.
La Fabrique du vivant est donc une exposition qui touche aux sujets brûlants de l’écologie et de l’Anthropocène en questionnant le rapport de l’homme à la Nature et surtout au vivant. L’exposition attendue dans toute l’Europe soulève aussi des interrogations quant aux médiums artistiques puisqu’ici, on peut réellement affirmer que science et art s’inspirent mutuellement et se confondent.
Delphine Gindre
Jusqu’au 15 avril
Centre Pompidou
Galerie 4, Niveau 1
75004 Paris
Ouvert tous les jours de 11h à 21h