Pour son édition 2020, le festival Opéra en plein air avait choisi de proposer, cet été aux spectateurs, une des œuvres emblématiques de Giacomo Puccini : Madame Butterfly.
« Avait » ? oui, hélas…
« Cet été, pour la première fois depuis 2001, le festival OPERA EN PLEIN AIR n’ira pas à la rencontre de ses 30 000 fidèles spectateurs pour présenter sa création annuelle, au cœur de sites patrimoniaux exceptionnels (Domaine départemental de Sceaux, Domaine national de Saint-Germain-en-Laye, Hôtel national des Invalides, Cité de Carcassonne, Château de Gerbéviller).
Nous sommes donc contraints de reporter à l’été 2021 notre production de MADAME BUTTERFLY de Giacomo PUCCINI, dans la mise en scène d’Olivier DESBORDES. Le PICCOLA OPERA, créé spécialement par Nicolas Slawny pour les très jeunes mélomanes, est également reporté à l’été 2021.
Nous pensons aux solistes, aux choristes, aux musiciens, aux régisseurs, à toute l’équipe artistique et technique qui se retrouvent, d’un coup de virus galopant, sans engagement.
Nous remercions nos partenaires publics et privés, d’ores et déjà mobilisés à nos côtés, pour co-construire la prochaine édition. Le calendrier sera annoncé après l’été.
Nous avons hâte de retrouver notre public, nombreux et curieux, pour vibrer ensemble en écoutant, en suivant, en vivant l’œuvre géniale de l’immortel Puccini. » (Gilbert DÉSVEAUX, Directeur Général Associé, et Marion DUFRANC, Directrice du développement).
Depuis 2001, le festival Opéra en plein air présente des œuvres majeures accessibles, dans des lieux patrimoniaux exceptionnels.
En effet, ce festival a pour but de sortir l’opéra des grands théâtres lyriques pour aller à la rencontre des spectateurs, et leur proposer un moment unique : partager la magie de l’opéra.
Cette magie opère notamment grâce à une distribution internationale, grâce à un chef d’orchestre éclectique, Dominique Trottein, et grâceà des équipes talentueuses qui mettent toute leur passion et leur générosité à monter un spectacle en plein air dans des conditions pas toujours évidentes.
Comme le souligne le parrain de l’édition 2020, Franck Ferrand, la rencontre de l’art lyrique et des sites patrimoniaux permet aux spectateurs de jouir d’un cadre architectural exceptionnel, « c’est la beauté dans la beauté », et de laisser voguer le regard sur le site accueillant l’opéra pour sentir toute l’interaction entre la musique et l’architecture.
Madame Butterfly est mise en scène par Olivier Desbordes. Il s’est inspiré de l’imaginaire européen concernant le Japon pour créer les décors et l’univers de cette Butterfly.
On y voit un Japon fragilisé par le souvenir terrible de Nagasaki et Hiroshima, par les tremblements de terre, par des typhons, et récemment par le tsunami et la catastrophe qui s’en est suivie.
C’est pour cela que Olivier Desbordes a choisi de représenter l’amour naissant entre Madame Butterfly et son américain, un amour interdit, hors du temps et des normes, dans un Japon plongé dans un chaos, où pourtant la société traditionnelle résiste.
Au fur et à mesure que les rêves de Madame Butterfly s’effritent, cet univers bascule dans les ruines, les ruines de son amour déçu.
L’idée de mise en scène de Olivier Desbordes épouse à merveille l’intensité dramatique et la violence sous-jacente de cette tragédie imprégnée de japonisme.
Pour composer Madame Butterfly, Giacomo Puccini s’est inspiré, des mélodies populaires et des sonorités des voix nippones.
Cet opéra a été composé d’après une pièce de théâtre Madame Butterfly de David Belasco, que Puccini a vu à Londres en 1900. Ilacquiert alorsles droits sur la pièce et confie l’écriture du livret à Giuseppe Giacosa et Luigi Illica, qui avaient déjà collaboré avec le compositeur pour La Bohème, et Tosca.
Puccini s’attelle à la composition entre 1901 et 1903, et Ricordi, l’éditeur de Puccini, programme la première représentation de Madame Butterfly (Madama Butterfly) à La Scala de Milan le 17 février 1904. Mais elle n’obtient pas le succès escompté, les critiques jugeant le deuxième acte beaucoup trop long.
L’œuvre est ensuite retravaillée par Puccini à plusieurs reprises, la partition la plus utilisée actuellement étant la cinquième version réalisée pour une production au Metropolitan Opera de New-York en 1907, dans laquelle Puccini a supprimé de nouveaux extraits afin de condenser l’intrigue.
Dans la littérature comme dans la musique l’héroïne reste la même : Kiku‑san ou Cio-Cio‑san, une jeune geisha trahie par son mari occidental, qui l’abandonne avec son bébé avant de revenir pour chercher l’enfant.
Tout comme dans La Bohème, Puccini y décrit la mélancolie de l’amour perdu et du temps qui passe, laissant au bord du chemin les espérances et les illusions de jeunesse.
La magie de cette grande œuvre représentée tout au long de l’été dans différents sites classés va ravir les spectateurs estivals, petits et grands.
Une des valeurs fortes du festival Opéra en plein air est d’ailleurs « l’Opéra pour tous ».
Pour soutenir cette valeur, pour la deuxième année consécutive, le festival propose l’idée de 1000 jeunes à l’Opéra, à travers plusieurs ateliers pour transmettre le goût de l’Opéra aux plus jeunes.
Ainsi, Piccola opéra, propose pour les enfants à partir de 4 ans, spectacles et ateliers sous forme de mise en bouche lyrique et ludique de l’Opéra.
Olivia Bellin-Zéboulon
Opéra en plein air
Madame Butterfly de Giacomo Puccini