Centenaire de la naissance d’Ipoustéguy

En 2020, Ipoustéguy aurait eu 100 ans. La Meuse, département natal de l’artiste, saisit cette occasion pour rappeler combien ce visionnaire comprend, dès les années 1960, à quel point figure humaine et sculpture ne peuvent se départir l’une de l’autre.

Jean Robert est né en 1920 à Dun sur Meuse. Son père, menuisier, pratique la peinture, le violon et le théâtre. Sa mère, née Ipoustéguy, dont il adopte le patronyme (dès 1946 pour ses premières expositions), est coiffeuse.

A 18 ans, il suit des cours de dessin. A 26, il expose. A 28, il enseigne le dessin à Issy-les-Moulineaux. A 30, il réalise sa première grande sculpture… Le galeriste Claude Bernard repère ses œuvres lors d’un salon et organise sa première exposition en 1962.

La reconnaissance de l’artiste est mondiale, les commandes affluent. Ipoustéguy taille le marbre à Carrare, réalise des céramiques à Bensheim ; publie des essais, fictions, autobiographies ; pratique le dessin, la peinture, l’aquarelle. À Grenoble et à Berlin, il installe des monuments longs de 20 mètres. Certaines œuvres dérangent : le ministère de la Défense s’offusque de Val de Grâce, commandé pour honorer les soldats blessés. Aux États-Unis, L’Église de Philadelphie refuse Mort de l’évêque Neumann. En homme libre, l’artiste s’offre le luxe de créer comme il l’entend…. et le ressent. N’est ce pas lui le créateur ?

Ipoustéguy et la Meuse :

À partir de 1998, Ipoustéguy renoue des liens forts avec son département natal. Lequel multiplie à partir de cette date les achats d’œuvres, les expositions, les publications. En 2001, un centre culturel baptisé « Ipoustéguy » est inauguré dans le village de Doulcon, qui jouxte la ville natale de l’artiste, Dun-sur-Meuse. Ce lieu est conforme au désir de l’artiste : ni musée, ni mausolée, il s’agit d’un lieu de vie, grand ouvert à de nombreux artistes. En 2003, Ipoustéguy quitte l’atelier de Choisy-le-Roi (94) où il demeurait depuis 1948. À Doulcon, il achète une grande ferme. Dans la grange, il entrepose plusieurs centaines de sculptures. Et dans la maison, il classe des milliers de dessins et de nombreuses archives. C’est en ce lieu qu’il écrit ses ultimes livres, conçoit ses derniers dessins et aquarelles, et meurt en 2006, avant d’être inhumé à Paris, au cimetière du Montparnasse.

Depuis 2006, accompagnées par l’Association des amis d’Ipoustéguy, l’épouse et la fille de l’artiste ont préservé intact cet endroit.

Fait à souligner : Les œuvres présentées dans les 7 expositions de la « Saison Ipoustéguy » en 2020 proviennent de ce fonds.

A Doulcon :

Ipoustéguy. Le corps en chantier. Centre culturel Ipoustéguy
Du 18 juillet au 18 décembre 2020
Commissaire : Marie-Pierre Robert

Dans l’église de Dun-sur-Meuse :

A Bar-le-Duc :

Ipoustéguy monumental – Espace Saint-Louis
Du samedi 19 septembre au vendredi 18 décembre 2020
Commissaire : Françoise Monnin

Ipoustéguy. Les Érotiques – Office de Tourisme
Du samedi 19 septembre au vendredi 18 décembre 2020
Commissaire : Jean Deloche, directeur de l’ACB, scène nationale

Ipoustéguy. Peintures et dessins – Musée barrois
Du 17 juin au 15 novembre 2020
Commissaire : Claire Paille, directrice du musée barrois 

Et aussi au musée de Verdunpour Femmes artistes, muses et modèles » ; au musée Rimbaud de Charleville-Mézières pour Ipoustéguy, plume et trait ; au musée départemental d’art ancien et contemporain (MUDAC) àEpinal pour Ipoustéguy. De la peinture abstraite à la sculpture figurative.

http://www.ipousteguy.com/

Et pourquoi ne pas profiter de l’occasion de visiter les expositions consacrées à Ipoustéguy lors d’un séjour ? L’automne est une saison idéale pour découvrir la Meuse : https://www.lameuse.fr/fr/office-de-tourisme.html

Photos : Véronique Spahis