Joli thème pour cette exposition qui proposait une relecture du thème de la baigneuse dans l’œuvre de Picasso avec, en contrepoint, des œuvres d’artistes du passé, comme Jean Auguste Dominique Ingres, Paul Cézanne ou Auguste Renoir (qui ont influencé Picasso dans le traitement de ce sujet). Des artistes modernes et contemporains ont également présenté car ils se sont intéressés aux baigneuses picassiennes et ont trouvé en elles une source d’inspiration ou le prétexte à une confrontation.
Exposition qui n’a pu ouvrir que quelques semaines en 2020 (18 mars au 13 juillet au départ puis prolongée jusqu’au 31 janvier)..
L’exposition était organisée en partenariat avec le Musée national Picasso – Paris et avec le concours de la Peggy Guggenheim Collection de Venise. Les trois institutions possèdent chacune une œuvre quasiment jumelle, exécutée en février1937, quelques semaines avant que l’artiste ne travaille à Guernica.
Conçue en grande partie à partir du fonds du Musée national Picasso – Paris, l’exposition présente près de 150 œuvres issues d’importantes collections publiques en Europe et au Canada ainsi que de collections particulières. Elle s’accompagne de la présentation de pièces d’archives relatives aux différents séjours en bord de mer effectués par Picasso et est rythmée par toute une série de photographies de l’artiste et de ses proches, dues notamment à Dora Maar et à Eileen Agar.
À l’origine de l’exposition, Femme assise sur la plage, 10 février 1937, un tableau de Picasso légué au musée des Beaux-Arts de Lyon en 1997 par l’actrice-collectionneuse Jacqueline Delubac. Ce tableau iconique est devenu un véritable emblème des collections.
Les trois Baigneuses de 1937 présentées ici ont été réunies en 2018 pour la première fois depuis leur création à la Fondation Peggy Guggenheim dans l’exposition «Picasso on the Beach», puis au Musée national Picasso – Paris en 2018 dans l’exposition «Picasso. Chefs-d’œuvre! ».
Si la Baigneuse est un sujet traditionnel de la peinture et de la sculpture, Picasso l’investit d’une manière toute singulière. La classique nymphe d’eau douce devient dans ses tableaux et ses sculptures un être comme jailli de l’eau salée, qui habite les plages. L’artiste transforme la figure de la Baigneuse selon une série de métamorphoses qui ont pour raison à la fois sa propre expérience hédoniste, mondaine, ludique des loisirs balnéaires, et l’évolution de son propre travail plastique. Suivre les avatars de la Baigneuse de Picasso, c’est ainsi traverser l’ensemble de sa création et de sa vie. C’est aussi pénétrer une autre histoire, celle de l’imaginaire picassien des bains de mer, alors même que se démocratisent les séjours au bord de l’eau.
Si l’exposition ne peut prolongée, vous pouvez quand même en avoir un bel aperçu avec cette vidéo de Sylvie Ramond, directrice du musée, qui nous en propose une visite guidée en moins de 20 minutes : https://youtu.be/XuSB1lZZho0
Musée des Beaux-Arts de Lyon, 20 place des Terreaux – 69001 Lyon
Photos in situ : Véronique Spahis