Ce 46ème numéro des CIRHILLa aux éditions de l’Université Catholique de l’Ouest (UCO) et de l’Harmattan a réuni plusieurs équipes de recherche pour « explorer le lien entre le corps et ses représentations, qu’il s’agisse d’images concrètes ou d’images mentales ». Trois chapitres le découpent
1 : Corps et agir social
2 : Corps réel et corps virtuel
3 : Corps et création artistique
Au sein de chaque chapitre, vous serez captivés par des sujets tous plus originaux et intéressants les uns que les autres. Celui sur les thanatopracteurs, étudié par Maylis Sposito-Tourier et David Gamet, est pour moi le plus impressionnant avec la découverte de leurs techniques ignorées, leurs compétences jamais abordées et les nombreuses critiques qui leur sont adressées. Pourtant, ils sont un maillon primordial de notre système. « Si l’être humain traite ses morts, c’est pour assurer une frontière étanche entre la souillure et le monde social et pour se prémunir des risques de survivance du cadavre faisant de ce dernier un objet effrayant. (…) des acteurs sociaux se professionnalisent pour exercer ce rôle de traitement du corps et d’effacement des stigmates de la mort et participent à assurer la pérennité de l’ordre social en place. »
Leur relation aux corps morts est ici purement professionnelle et technique.
L’enjeu dans cet article est de se demander comment filmer – dans le but de faire un documentaire sur leur fonction – leurs pratiques professionnelles qui peuvent convoquer le dégoût et heurter.
Découvrir CE métier si particulier, aussi important que l’agriculture, la médecine ou l’enseignement et pourtant totalement dans l’invisibilité.
Ce numéro est foisonnant. Entre architecture, création artistique, religion, politique, usages sociaux, il nous permet de nous questionner sur une partie essentielle et visible qui constitue notre être et qui est souvent victime de représentations multiples : « Les représentations sociales et individuelles régissent les relations entre individus, la communication, les courants de pensée, les orientations politiques et, finalement, la vie en société. »
N’hésitez pas à le lire car il vous mènera à des découvertes et des réflexions ô combien pertinentes.
Mathilde Nicot
Le « corps-relation », Représentation, incarnation, création
Sous la direction de Anne Pauzet et Jennifer Kerzil avec Anaïs Théviot, Christof Forderer, Maylis Sposito-Tourier et David Gamet, Marie-Noëlle Cocton, Delphine Bonnichon, Anne-Sophie Jurion, Delphine Rabier, Anaïs Cabart, Marie-Laure Delaporte et Christian Adjassoh.
Aux éditionsde l’Université Catholique de l’Ouest (UCO) et de l’Harmattan
Date de publication :2 février 2021, 212 pages – 21,50 euros