Jouez, Postez !

Un patrimoine vivant et ludique … au délicieux parfum d’enfance !

À travers sa nouvelle exposition Jouez, Postez ! le Musée de La Poste met à l’honneur les nombreux liens entre l’univers postal et celui des jouets, de la fin du XIXe siècle aux années 1970.

Que ce soit par le biais de l’école, de l’imagerie commerciale, de la littérature enfantine ou encore des émissions télévisuelles, l’imaginaire postal a su se frayer un chemin jusqu’au monde de l’enfance. Cette connexion inattendue et souvent surprenante s’est notamment traduite par une importante production de jouets directement issus de l’univers postal : bureaux de poste miniatures, voitures et trains mécaniques inspirés de ceux utilisés pour distribuer le courrier, jeux de société, vignettes à collectionner, jouets éducatifs, panoplies…

Avec plus de 250 pièces présentées, l’exposition se décline autour de 4 thèmes évocateurs :

– La Poste, un sujet à l’école : L’adoption des lois Jules Ferry (1881-1882) rend l’école primaire laïque, obligatoire et gratuite. Elles sont aujourd’hui encore l’un des fondements de notre système éducatif. Dès lors, l’univers postal devient une source d’inspiration privilégiée des pédagogues et une thématique très largement utilisée pour l’enseignement. La tournée du facteur, l’acheminement d’une lettre, le calcul de l’affranchissement d’un courrier, la découverte des timbres-poste du monde… sont autant de leviers sur lesquels s’appuient les instituteurs pour enseigner les mathématiques, la géographie ou encore les disciplines scientifiques.

– De l’image à la boîte de jeux : L’invention de la chromolithographie et le perfectionnement des techniques d’impression ont permis le développement de l’imagerie enfantine dans les années 1890. Diffusées par le biais de l’école sous la forme de « bons-points » ou vendues en lot dans les catalogues d’étrennes des grands magasins, les vignettes à collectionner connaissent rapidement un succès considérable. Leurs visuels, à l’instar de la série emblématique « Facteurs du monde » (1900 – 1910), évoquent régulièrement l’univers postal et sont parfois réutilisés pour illustrer puzzles et cubes.

Dès la seconde moitié du XIXe siècle apparaissent les « jeux de poste et de voyage », conçus selon le principe du jeu de l’oie. Des produits bon marché aux versions les plus soignées, à l’image de celui édité par la Maison Josef Scholz en 1895, ils sont très populaires au sein de toutes les couches de la société. Jeux de plateau, jeux pédagogiques… les éditeurs de jeux, conscients de l’attrait que suscite le monde postal, multiplient les variations autour de ce thème.

– On joue à La Poste ? La plupart des jouets postaux appartiennent à la catégorie des jouets d’initiation ou d’imitation. Ces objets permettent aux enfants d’accéder au monde des adultes, par mimétisme avec des objets conçus à leur échelle. À cette fin, l’accessoire qui s’impose spontanément comme « l’outil indispensable » à l’immersion dans le « monde des grands » est bien sûr le déguisement. Celui de facteur devient d’ailleurs un incontournable des panoplies du siècle dernier. Au tournant du XXe siècle, alors que la fabrication des jouets commence à s’industrialiser, ils s’imposent dans les rayons des grands magasins et des boutiques de jeu indépendantes. En 1900, la boîte de jeu du petit facteur fait partie des premiers jeux postaux commercialisés. Avec l’apparition des « boîtes à univers » en bois et carton, le bureau de poste se miniaturise lui aussi. Ainsi, le jeu du bureau de poste prend la forme d’une boîte contenant, à l’échelle de l’enfant, le matériel nécessaire à la reproduction des opérations réalisées au guichet. À compter des années 1970, des marques comme Lego, Majorette et Playmobil, s’approprient à leur tour le traditionnel bureau de poste.

– Des héros sur papier, sur scène ou à la télévision : La Poste et tout ce qu’elle évoque, technologie et évasion notamment, sont au cœur d’un grand nombre d’aventures qui ont bercé notre enfance. À partir de la fin du XIXe, l’univers postal occupe une place de choix dans la littérature enfantine, et ce dès le plus jeune âge comme en attestent les anciens imagiers destinés à l’apprentissage du vocabulaire de la vie courante. De même, inventions et progrès technologiques font l’objet d’un certain nombre d’ouvrages destinés à un jeune public.

Dans les années 1960, les programmes dédiés au jeune public débarquent sur le petit écran. Parmi les plus célèbres d’entre eux, tels que Bonne nuit les petits ! ou encore l’Île aux enfants, le facteur est un personnage récurrent, allant jusqu’à prendre les traits de l’un des héros de l’émission comme Nounours portant à Nicolas et Pimprenelle le courrier de leurs admirateurs.

À l’issue de la visite, les plus jeunes visiteurs sont invités à écrire leur lettre au Père Noël :

Dès les années 1920, de nombreuses lettres étaient adressées au Père Noël, souvent accompagnées de dessins. Mais le lieu de résidence du Père Noël n’étant pas exactement connu, les enfants improvisaient des adresses aussi poétiques que fantaisistes, finissant malheureusement au service des rebuts de La Poste. Face au nombre croissant de lettres au Père Noël récupérées chaque année, le Secrétariat du Père Noël est créé en 1962. Soixante ans plus tard, sa popularité est toujours intacte …