Claude Champy "Clefs de voûte"

Claude Champy « Clefs de voûte »

Véritable coup de cœur pour cette exposition « Clefs de voûte », œuvres de Claude Champy à la galerie Capazza !

Un bond dans le passé des bâtisseurs de cathédrales et pourtant tellement d’aujourd’hui – légèreté et puissance – finesse et présence – Chaque œuvre renvoie à ce que chacun veut y voir. Pour moi ce fut des livres, des ponts, des chemins, des voutes bien sûr mais aussi des églises, et tout un univers de partage.

« Pour sa septième exposition à la galerie, Claude Champy, un des plus illustres et des plus puissants céramistes de France – trois grands prix et des expositions du Japon aux Etats-Unis – a pris le risque au départ léger mais finalement énorme de travailler pour la première fois sur un thème.

Cet artiste qui place au plus haut dans son art la matière et sa minéralité, une capacité à goûter « la saveur de la terre » par quoi d’ailleurs le conservateur du département de la céramique au musée national de Tokyo, monsieur Hayashiya a reconnu quelque chose d’une sensibilité toute japonaise, cet artiste donc, dont toute l’œuvre est construite à l’énergie, dans la spontanéité gestuelle et sous l’empire du signe, a donné cette fois la priorité à la forme.

Il s’est mis en tête, littéralement, de créer des « clefs de voûte » ! Je vous demande un peu ! Idée assez inattendue pour un esprit contemporain plus habitué aux longues structures portantes qui se suffisent à elles-mêmes que des édifices du Moyen-Age.
Lui-même ne sait pas vraiment comment l’idée naquit en lui, peut-être du mot qui le laisse rêveur quand il le prononce.
Peut-être de son four à bois dont il se souvient qu’il craignait en le construisant que la voûte de briques ne s’effondre.
(…)Non, c’est vers l’architectonique qu’il s’est tourné, autant dire vers une problématique. Pour conduire cette aventure très nouvelle pour lui, il a fait des dessins, cherché les formes, les volumes et les équilibres à la pointe du crayon, et fait de petites maquettes. Mais ce sont des repères, des étapes de la réflexion. L’essentiel se jouera, une fois la forme et les volumes adoptés, en direct avec la terre, comme à son habitude. A plein bras. » Carole Andreani

L’artiste :

Claude Champy est né en 1944 à Plaisir (Yvelines) où il construit son premier four à bois en 1972 et installe son premier atelier en 1973. Auparavant, il étudie à l’Ecole Nationale Supérieure des Métiers d’Art de Paris de 1964 à 1968 ; il s’y lie d’amitié en particulier avec Bernard Dejonghe, qui deviendra également une figure de la céramique contemporaine.
Avec Champy, le geste est tantôt celui d’un peintre-potier, tantôt celui d’un peintre-sculpteur, car si ses céramiques se rattachent effectivement au langage des potiers auxquels il a voulu dès ses débuts, volontairement, farouchement, appartenir, elles ont très vite excédé en force et en expression leur simple fonction, pour rejoindre les formes les plus vitales de l’art.

Quelques-unes des œuvres exposées :