La nouvelle collection de chapeaux Anthony Peto

Qui veut dire printemps, veut dire toute nouvelle collection imaginée par Anthony Peto et disponible à l’Atelier 144.

Fabricant de chapeaux, Anthony Peto est également le créateur de la société Atelier 144 fondée en 1986.

Au travers de la gamme classique, des chapeaux du quotidien, et la gamme couture, chapeaux cérémoniaux et de mariage, il exprime sa volonté de proposer un large choix allant à tout le monde. Un défi qu’il se lance à chaque saison.

Mais il aime aussi se donner un pari, utiliser des matériaux ordinaires ou des couleurs dites “moches” pour arriver à créer un modèle chic. Il veut faire de l’ordinaire, l’extraordinaire.

Il dessine les modèles à partir du tissu choisi et trouvé, puisqu’il est long de se procurer les matériaux, cela peut prendre jusqu’à 1 an. La majorité des chapeaux de cette collection sont faits en paille de Panama. Plus la fibre est fine, plus son prix augmente c’est pourquoi il existe des prix très différents pour les chapeaux fabriqués avec cette paille.

Anthony Peto explique qu’elle s’appelle Panama mais qu’elle est en fait d’origine équatoriale, elle tient son nom à cause du canal de Panama.   Il justifie également le choix de cette paille pour la réalisation de la plus grande partie de sa collection car elle permet une grande variété et de belles couleurs.

On retrouve également des chapeaux en raphia, en paille naturelle, buntal… Des choix audacieux sont aussi pris par l’artiste avec des chapeaux qu’il décrit comme “kitsch” en manière synthétique faisant penser à du plastique, mais qu’il est arrivé à esthétiser grâce à une garniture de rubans colorés.

Dans la gamme couture, l’Atelier 144 nous présente sa manière innovante de concurrencer les très appréciées fleurs de soie. Ils fabriquent leurs propres fleurs mais en sisal, fibres extraites de feuilles d’Agave sisalana, de toutes les tailles et couleurs. Une modernité découle aussi de cette initiative.

Même si Anthony Peto réalise des chapeaux pour tous les goûts, de diverses formes et couleurs, il explique qu’une fois cette collection créée il faut lui trouver une unité pour la présenter aux Tuileries.

Pour la fabrication d’un chapeau, il faut compter la participation de 3 à 5 personnes, chacun s’occupant d’une partie précise : la garniture, la couture, la forme…

On peut même retrouver une partie de la collection d’hiver, majoritairement confectionnée en feutre de lapin.

Mais ce n’est pas tout, puisqu’It Art Bag a eu la chance de visiter l’atelier de création de la marque ! C’est au détour du Boulevard de Sébastopol que se cache l’atelier traditionnel qui produit les magnifiques collections d’Anthony Peto.

C’est une équipe de six personnes qui s’attelle dans ce lieu pour créer leur art. Chacun a son rôle et le manie avec une dextérité faisant de lui un artiste.

L’atelier se découpe en deux parties, une est la formation du chapeau. Sur des pédales datant de l’avant-guerre, des moules en aluminium sont chauffées entre 120 et 130 degrés. Une fois le chapeau formé grâce à la compression de la pédale avec le moule, l’artisan réalise une coupe de l’excédent avec des ciseaux de chapelier, puis applique de l’apprêt, un enduit qui permet de solidifier la forme. Ensuite, il brosse le poil pour finir par le bichonner – une étape de finition – avec de la vapeur afin de donner au feutre du chapeau un effet velours.

Il existe également des moules en bois, c’est la matière du jonc qui sert de marqueur pour les plis. L’atelier utilise les deux moules, mais il est plus rapide et facile de former un chapeau avec un moule en aluminium.

Chaque modèle de chapeau a son propre moule en aluminium ou en bois.

Pour faire sécher l’apprêt, on peut l’étendre comme on le ferait pour notre linge ou alors préférer une méthode plus rapide en le mettant dans une armoire chauffée.

Dans cette partie, les chapeaux en paille et sisal sont tressés quasiment à la main par un des artisans à l’aide d’une machine. Il commence par le haut du chapeau, nommé le bouton. Pour un plateau de paille du modèle “le grand Athéna”, il met en moyenne 7 minutes. Il doit vérifier les imperfections pour que la paille ne casse pas.

On retrouve aussi des boules, elles aussi chauffées, pour arrondir l’intérieur du chapeau. C’est ce que fait l’artisan après avoir tressé la calotte du modèle “le grand Athéna”. Le tissu – la coiffe – qui était utilisé à l’intérieur des chapeaux à l’époque est maintenant utilisé comme protection sur les boules.

Une fois la forme du chapeau finalisée, il faut réaliser l’entrée de tête, autrement le ruban de tête à l’intérieur du chapeau à l’aide d’un formillon, un ustensile en bois pour régler et contrôler la taille.

Une des artisanes, qui s’occupent des entrées de têtes de la calotte et de la coudre avec le plateau pour le modèle “le grand Athéna”, a aussi l’habitude de faire les décorations sur les chapeaux comme les fleurs avec le sisal au mètre.

Une personne s’occupe personnellement des casquettes. Un travail qui se raccroche à la création de vêtements de bébé dans la technique, puisque c’est du coupé cousu et qu’une grande partie de la réalisation est faite à la main. Elle utilise aussi une machine et des patrons.

Pour finir, une artisane s’occupe de la garniture du chapeau, le ruban extérieur qui va venir par faire l’accessoire de mode. Elle va également réaliser un contrôle de qualité.

On retrouve également de nombreux chapeaux exposés sur des étagères qui ont soit étaient abandonnées en cours de route à cause d’imperfections ou soit mis en pause.

Apprendre comment est fabriqué un chapeau, donne encore plus de valeur à cet objet de mode et d’art…

Naïs Carst

Atelier 144, 23 rue Saint-Sulpice, 75006 Paris

De 11 h à 19 h – fermé dimanche

https://anthonypeto.com/