À texte poétique, politique et humaniste, interprétation passionnée dans l’intimité de la petite salle du Théâtre de Poche – Montparnasse.
« Je suis un monstre ? Non, je suis le peuple. Je suis l’Homme Qui Rit. Qui rit de quoi ? De vous. De lui. De tout : je pleure ». L’Homme Qui Rit, 1869, Victor Hugo
En premier lieu, vous croirez Geneviève de Kermabon seule sur scène, mais très vite, se faisant tour à tour conteuse, cheffe d’orchestre, amie, elle s’entourera des visages qu’elle anime avec une fervente authenticité. Tour de force de l’artiste : interpréter plusieurs personnages du roman, dialoguant les uns avec les autres, au même moment.
Mais ce n’est pas tout. Cette représentation a ravivé au public quelques bribes de mémoire d’un grand classique de la littérature française. Alors que Victor Hugo écrivait dans son roman : « Figurez-vous l’abîme, et au milieu de l’abîme une oasis de clarté, et dans cette oasis ces deux êtres hors de la vie, s’éblouissant. », la comédienne est parvenue à donner pleinement vie à cette idée. L’amour extraordinaire de Gwynplaine et de Dea nous a paru justement figuré, alors même, – il faut le rappeler -, que Geneviève de Kermabon est seule sur scène ! Nous exhortant à regarder ce qui est beau, dans la cécité de Dea ou la monstruosité de Gwynplaine, la comédienne vous emportera tout au long de la pièce de son grain de voix si particulier.
Et le clou du spectacle : le masque ! Cet écrin de lumière donne à Gwynplaine sa tragique apparence. On eût dit que celui qui l’avait confectionné témoignait en actes de l’amour qu’il pouvait avoir pour le sublime du personnage.
Suzie Zanetta
L’homme qui rit – Victor Hugo, Adaptation et interprétation de Geneviève de Kermabon
Durée : 1h10
Du 2 septembre au 4 novembre 2024 tous les lundis à 21h
Théâtre de Poche-Montparnasse, 76 bd du Montparnasse, 75006 Paris
Renseignements et réservations au 01 45 44 50 21